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Hors Syrie, hors camps : les réfugiés syriens par Jérémy Saint-Peyre

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Il y a à peine deux semaines, Jérémy Saint Peyre nous parlait de son engagement photojournalistique : seul, à 25 ans, il a décidé de documenter la situation des réfugiés syriens hors des camps. Aujourd’hui, nous vous présentons le portfolio complet de ce travail.



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« J’ai 20 ans, j’étais coiffeur à Homs. Quand la révolution a commencé, j’ai fait partie de l’armée syrienne libre. Un obus de mortier est tombé très près de moi, j’ai perdu une jambe… À cause des blessures, j’ai du être amputé de mon autre jambe et de mon bras droit. »


Pour la réalisation de ce sujet, Jérémy Saint-Peyre a passé trois semaines sur la frontière syrienne, de la Méditerranée à l’Irak.

Texte de l’auteur : « Depuis le début de la révolution Syrienne il y a maintenant presque trois ans, les syriens fuient les combats, la pauvreté, les groupes radicaux, etc. Certains restent en Syrie, d’autres parviennent à passer dans des pays frontaliers. En Turquie, les camps de réfugiés sont pleins. Si les conditions y sont relativement bonnes, une partie des réfugiés n’y a pas trouvé de place. Ils sont livrés à eux-mêmes, sans statut légal.

Le long des 800km commun à la Syrie et à la Turquie, dans des villes comme Reyhanli, Akçakale, Killis, Karkamis ou dans des petits villages bordant la frontière, on rencontre à une petite échelle une partie de la société syrienne : familles réfugiées, combattants de l’ASL ou du Front Islamique se reposant, généraux et colonels, activistes civils, journalistes, déserteurs, anciens étudiants, étrangers venant faire leur Djihad, humanitaires ayant conduit une quinzaine d’ambulances depuis l’Angleterre pour la Syrie, blessés de guerre impatients de retourner au combat malgré de lourdes blessures…

Là, toutes ces personnes cohabitent froidement alors que 200m plus loin, de l’autre côté de la frontière, elles se prendraient à la gorge. »


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Une mère et sa fille. Beaucoup de réfugiés n’ont pas eu de place dans les camps, ils sont livrés à eux-mêmes, sans statut légal.



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Banlieue pauvre de Gaziantep à majorité Kurdes ; de Turquie et réfugiés de Syrie.



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« J’ai 22 ans, j’étudiais la médecine. J’ai participé aux manifestations, j’ai été battu et emprisonné, j’ai combattu pour l’armée syrienne libre. L’État Islamique en Irak et au Levant a voulu me recruter pour espionner mon propre village… Je veux étudier les sciences sociales, à l’étranger. Je n’ai pas de passeport, je vais devoir voyager illégalement… »



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« Je fabriquais et vendais des bonbons avant la révolution. Je viens d’Homs. Il y a 15 mois, j’ai été blessé, j’ai pris 7 balles dans les jambes. Dès que je pourrais, j’y retournerais. »



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Général Abdullateef Al Joboree, fondateur de la première division de l’armée syrienne libre, huit mois avant sa mort dans le bombardement de son QG dans la province d’Idlib.



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Un soldat mort au combat sur une vidéo prise par un membre de la brigade Liwa Diraa Al Ahraar (composante du Front Islamique).



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Famille de réfugiés, de Racca à Şanlıurfa.



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Cicatrices d’une blessure par balle d’un membre de la brigade Al-Farouk (ASL).
Temps de guérison : 9 mois.



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Famille de réfugiés, de Racca à Şanlıurfa.



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Grande rue de Yayladagi. Local du parti d’extrême droite turc avec les drapeaux des «Loups Gris», une organisation nationaliste. Yayladagi compte environ 12000 habitants, la moitié sont des réfugiés syriens (répartis en deux camps).



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« Quand j’ai rejoint l’armée syrienne libre au début de la révolution, nous étions 40 dans ma brigade. 38 sont morts, le 39ème est en fauteuil roulant. Je pourrais passer la nuit à lister les hommes morts à mes cotés, mais je n’aurais pas fini au matin. J’ai 19 ans, je retourne combattre demain. »



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Salle des profs d’une école pour réfugiés. En Turquie, toute l’équipe est syrienne, livres et enseignement sont en arabe. Quelques cours de turc sont donnés.



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Une mère et son fils, le père est officier de l’armée syrienne libre, le fils est traumatisé.
« Prend ma photo, je me moque de Bashar ».



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Un journaliste écoute un activiste (tous deux syriens) dans l’appartement de ce dernier, Antakya, Turquie.



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Ahmed et son petit frère sont palestiniens. Avant la guerre, ils étaient réfugiés a Latakia en Syrie. Maintenant, ils sont réfugiés à Killis, en Turquie, dans le camps de réfugiés accolé au poste frontière.



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« Bashar a fait brûler les forêts pour empêcher que les rebelles puissent se cacher. Régulièrement, nous passons la frontière pour replanter arbres et buissons. »



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Un réfugié Kurde, dans un pièce qu’il partage avec d’autres hommes. Kiziltepe, Turquie.



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« J’étais instituteur pour les petits. Nous étions en voiture cinq amis et moi. Entre deux check points, nous avons sauté sur une mine. Quatre ont été légèrement blessés, un est mort. J’y ai laissé mon bras gauche, les médecins ont greffé de la peau de mon dos sur mes brûlures. »



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Enfants Syriens réfugiés à Guveççi, un village frontalier.



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Deux syriennes devant leur abris dans un immeuble en chantier. Reyhanli, Turquie.



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Réfugiées Syriennes. Le vieil homme est turc, il a pris l’initiative de venir en aide aux réfugiés, pour le logement notamment.



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Un jeune syrien dans un village bordant la frontière.



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« Ils ont ruiné la Syrie, maintenant ils ruinent la Turquie », un vieillard, dans une rue d’Akçakale, ville frontière, vis-à-vis de Tell Abyad, tenue par l’État islamique en Irak et au Levant.

En savoir plus sur Jérémy Saint Peyre :

  • Il vit a Paris, travaille en Afrique et Moyen-Orient et écume l’Europe depuis un an pour rendre compte de la situations des demandeurs d’asile des peuples de Syrie.
  • Il fait partie du studio Hans Lucas.
  • Cette série sur les réfugiés syriens hors camps existe aussi en diaporama sonore : hanslucas.com
  • Site internet : jeremysaintpeyre.com
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Molly Benn a co-fondé OAI13 en septembre 2013. Elle en a été la rédactrice en chef jusqu'en 2015. Elle est maintenant Community Editor FR pour Instagram. Ses opinions sur OAI13 sont les siennes et pas celles d'Instagram.