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Fetart in Arles : F… la crise !

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Le festival Circulation(s), vous connaissez ? Son association fondatrice, Fetart, renoue avec ses premières amours en organisant, en Off des Rencontres d’Arles, une petite exposition de cinq photographes réunis sur le thème de la crise, ou plutôt de son contrepoint : une façon de retrouver la spontanéité, l’enthousiasme et la liberté qui ont rythmé ses débuts.


Pied de nez

Mathieu Roquigny, Stéphanie Rolland, Alberto Maserin, Agan Harahap, Thomas Vanden Driessche. Cinq photographes au style et au propos différents, réunis rue du Quatre-Septembre en Arles à l’initiative de Lætitia Guillemin et Audrey Turpin, membres de Fetart. Leur point commun ? « Nous avons lancé un appel à candidatures sur le thème de la crise nous avons reçu 80 dossiers. Pour la plupart, des sujets graves, sombres, pessimistes… En revenant en Arles cette année, nous avions envie de montrer le contrepied à cette tendance, des travaux qui montraient une réaction à cette situation, la prenaient sur le ton de la dérision, de la légèreté », explique Lætitia. « Chacun de ces artistes déconstruit les codes, les rituels et propose une lecture ironique de la société actuelle. Pour nous, c’était une respiration », ajoute Audrey.



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© Stéphanie Rolland

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© Alberto Maserin


Cabanes, fêtes, superhéros, prêtres et leçons

Parmi les 5 artistes, 3 ont été choisis parmi les candidatures reçues : Stéphanie Rolland, Mathieu Roquigny et Thomas Vanden Driessche. La première a séduit les deux organisatrices par son regard sarcastique et cynique sur le problème du logement en France et en Europe. Stéphanie détourne les annonces immobilières via des photographies de cabanes de chasseurs, pointant le degré d’absurdité qu’a atteint la situation. Chez Mathieu Roquigny, c’est la fête qui est mise en avant, par le biais d’un accrochage éclaté de photos de qualité amateur, présentées sous verre, « comme à la maison » : une manière de réagir à la prolifération d’images sur Internet. Quant à Thomas Vanden Driessche, que Fetart suit depuis plusieurs années, ses leçons de photographie réagissent avec un humour aussi fin que mordant à la crise que vivent les photographes.
Les deux autres photographes ont été invités : l’Indonésien Agan Harahap (dont c’est la première exposition en Europe) pour ses images en noir et blanc où des superhéros sont incrustés dans des scènes phares de l’histoire contemporaine et de guerre, dénonçant notre regard blasé sur les conflits, et Alberto Maserin, qui démystifie, sans agressivité aucune, l’aspect des prêtres dans la religion catholique, à travers une série d’images en couleurs tout en mouvement et intimité.

Retour aux sources

Après quatre ans de présence en Arles au Magasin de jouets (Fetart y organisait chaque année une manifestation baptisée « Entrevue », qui confrontait le regard d’un photographe français et d’un photographe européen, en partenariat avec Gens d’images), l’association revient avec davantage d’autonomie et un enthousiasme renouvelé face à ce petit nombre de photographes et la proximité avec les artistes et les visiteurs. Pour saluer cette exposition, Thomas Vanden Driessche a réalisé une spéciale dédicace : « How to be a Fetart photographer » !

L’association Fetart propose des lectures de portfolio jeudi après-midi dans la cour de l’Archevêché, et vendredi après-midi au palais de Luppé, rue des Arènes.

Fetart : 5 photographes #15.
55, rue du Quatre-Septembre, Arles.
Jusqu’au 6 juillet, de 11h à 19h.

rollandstephanie.free.fr
www.mathieuroquigny.com
www.phototvdd.be
www.albertomaserin.com

www.fetart.org

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© Agan Harahap

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© Thomas Vanden Driessche

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© Mathieu Roquigny