Jusqu’au 25 septembre, la Maison de la Chine expose une des collections de photos couleurs de Thomas Sauvin intitulée Portraits de Chine. L’occasion de se plonger dans l’histoire de la Chine des années 1930 aux années 1980 à travers ses codes vestimentaires, les comportement et le décor. Entre histoire et anthropologie, cette sélection de portraits nous livre des fragments de ce que fût la société chinoise au XXème siècle.
Note de la rédaction : ★★★☆☆
Les raisons d’y aller
– Vous êtes intéressés par l’histoire et l’anthropologie
– Vous aimez les expositions courtes et efficaces
Les raisons de s’en passer
– Vous n’aimez ni les portraits, …
– … ni la photo d’archives
Thomas Sauvin, collectionneur de photographies chinoises
Thomas Sauvin est un rédacteur et collectionneur de photographies français résidant à Pékin. Depuis 2006, il travaille en tant que consultant aux Archive of Modern Conflict de Londres, Royaume-Uni. En arrivant en Chine, il commença à sauver de la destruction et de l’oubli des centaines de milliers de photographies chinoises, vernaculaires et professionnelles. Depuis 2009, il récupère notamment des centaines de milliers de négatifs dans une zone de recyclage de nitrate d’argent.
L’exposition
Les portraits exposés sont issus des 60 photos anonymes que Thomas Sauvin a trouvé ici et là sur des marchés aux antiquités chinois. Ces trouvailles témoignent d’une période singulière de l’histoire de la Chine qui précède, traverse et dépasse la vie politique de Mao Zedong.
Seules, les photos (agrandies pour l’expo) sembleraient presque dénuées d’intérêt : des petits tirages argentique d’environ 7cm de haut pour 2,5 cm de large, noir et blanc ou colorisé à la main, que les studios photos des années 1930 à 1980 proposaient pour réaliser des portraits à moindre coût. Pourtant, prises de concert, elles sont porteuses de sens. Car leur confrontation et leur comparaison dévoile des caractéristiques communes, une manière de poser qui se veut objective, centrée sur le paraître : le pied gauche est de face, le droit en biais, le buste droit et le visage face à l’objectif.
Cette prétendue objectivité dévoile pourtant dans ses détails des caractéristiques sociales, voire idéologiques : chaque personne occupe une place déterminée dans la société et la photo doit savoir la mettre en évidence. Ainsi, le soldat portera son costume militaire (avec Mao en arrière-plan), la paysanne son chapeau de paille, la femme moderne son sac à main en cuir. Cette exposition est finalement une introduction à l’histoire de la Chine du XXème siècle par la présentation – au travers de la photographie – de certaines de ses caractéristiques, comportements, codes vestimentaires et sociaux. Portraits et anthropologie se mêlent dans une petite expo rapide à parcourir et d’où l’on ressort plus instruit.
Portraits de Chine, collections de photos couleurs de Thomas Sauvin
à la Maison de la Chine jusqu’au 25 septembre 2014
76 rue Bonaparte, Paris 6ème (place Saint-Sulpice)
Entrée libre du lundi au samedi de 10h à 19h