Paulo Nozolino est un photographe portugais. Né en 1955 à Lisbonne, il a étudié à Londres dans les années 1970. Récompensé de nombreuses fois par de multiples prix, l’artiste vit et travaille aujourd’hui entre Lisbonne et Paris.
Voici comment l’artiste présente son livre :
« A man stands in the middle of destruction, feeling lonely to an unbelievable degree, bone lonely.
He makes deaf images during his blind walks. Dwelling with thoughts about the loss in all conflicts, the feeling that all systems fail and the certainty that nothing lasts forever. He wonders what light shines in loneliness, what sounds come out of a moving body, what can fill the absence. He has no answers. He sees silent panic, he hears reports on people, he smells the mould, he feels the flesh ageing and he tastes the dry saliva in his mouth. There seems to be no escape. He has a word pounding inside his head: resist, resistbone lonely. »
Traduction : « Un homme se tient debout, au milieu du chaos, se sentant terriblement seul, bone lonely*.
Il réalise des images sourdes durant ses balades aveugles. Il pense à ce qu’il a perdu dans tous ces conflits, il a le sentiments que tous les systèmes sont en train de péricliter et il a la certitude que rien ne dure. Il se demande si une lumière brille dans la solitude, quel son produirait un corps en mouvement, qu’est-ce qui peut combler l’absence ? Il n’a aucune réponse. Il ne voit qu’un silence de panique, il entend des choses sur les gens, il sent la moisissure, il sent la chair qui vieillit et il a le goût de sa sèche salive dans sa bouche. Il semble n’y avoir aucune issue. Il n’a qu’un mot qui martèle son cerveau : résiste, résiste bone lonely*. »
La couverture, très sobre, toute noire, indique seulement le titre du livre. À l’ouverture on découvre d’abord les images de l’auteur. Magnifiques, elles nous transportent dans un univers très noir. Il faut garder le regard aiguisé pour se laisser embarquer. Les détails sont fins, les nuances très nombreuses, et les images violentes. Sur 72 pages, il n’y a que 32 photographies qui occupent les 32 premières pages. Ensuite, ce sont les mots de Rui Baião qui prennent le relais dans 32 petits poèmes. Un livre dans lequel il faut absolument se plonger.
Bone Lonely, Paulo Nozolino
34€