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En relayant des images sur les réseaux sociaux, ils comptent créer un business

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Un duo d’adolescents a réussi en quelques mois à rassembler près d’1 million d’abonnés sur un profil Twitter, @HistoryinPics, qui se contente de relayer des images historiques. Sur le site internet The Atlantic, les deux jeunes déclarent vouloir en faire un business.





Près d’1 million d’abonnés en 6 mois

Xavier Di Petta a 17 ans. Il est australien et vit à Melbourne. Kyle Cameron a 19 ans. Il est étudiant à Hawaii. Ensemble, ils ont créé les comptes Twitter @HistoryinPics et @Earthpix, qui atteindront bientôt les 1 million d’abonnés chacun. Leur objectif ? Revendre ces profils de réseaux sociaux à des marques ayant besoin d’une solide base d’abonnés, potentiels consommateurs. « Nous identifions des tendances, puis nous les traduisons dans un compte Twitter déjà existant. Une fois que ce profil est arrivé à 50 000 visiteurs, le phénomène devient viral et s’entretient de lui-même », explique Xavier Di Petta à The Atlantic. Le journaliste du site américain a pu constater que sur une semaine, les 100 tweets de @HistoryinPics sont retweetés environ 1 600 fois. La base d’abonnés d’HistoryinPics est donc extrêmement qualitative. Comment y sont-ils arrivés ? Xavier Di Petta et Kyle Cameron ont simplement utilisé et rationalisé l’un des meilleurs canaux de communication sur les réseaux sociaux aujourd’hui : la photographie.

Une photo par heure

Les profils Twitter @Earthpix et @HistoryinPics utilisent tous les deux la même stratégie : toutes les heures, une photographie est postée accompagnée de sa légende. Cette simple stratégie utilise les deux principes de base de visibilité sur les réseaux sociaux : la régularité et l’importance du visuel. En postant toutes les heures, @Earthpix et @HistoryinPics s’assurent une visibilité en continu dans les flux d’actualité des abonnés. En postant des images, c’est aussi dans  les contenus textes de ces derniers qu’ils sont certains d’être présents. Loin de la photographie sensationnaliste sujette à créer des phénomènes d’ampleur, les photographies de paysages et les images historiques sont des éléments visuels suffisamment neutres et grand public pour intéresser un grand nombre de personne sur le long terme. Cette stratégie a déjà payé, puisqu’ils ont vendu la page Facebook intitulée « Long Romantic Walks to the Fridge » sur laquelle ils avaient rassemblé plus de 10 millions de fans.



Les réseaux sociaux et la photographie

Alors que Twitter était reconnu comme outil d’information grâce à ses flux d’actualité (uniquement du texte, les images relayées apparaissant sous forme de lien textuel), Facebook se positionnait sur une communication par l’image en favorisant la visibilité des photos par rapport aux liens d’actualité. Facebook favorisait encore récemment la communication entre « amis » par le partage d’images, Twitter favorisait la communication entre professionnels par le partage de liens. Mais en octobre 2013, Twitter a repensé sa stratégie. À quelques semaines de son entrée en bourse, le réseau social a réalisé une petite mise à jour en permettant l’affichage direct des images dans les flux d’actualité des utilisateurs. Pourquoi ? Un tweet comportant une image est nettement plus visible qu’un tweet de texte. Twitter espère ainsi attirer plus d’annonceurs en leur proposant une visibilité accrue par l’image. « À partir d’aujourd’hui, les flux Twitter sont plus visuels et plus engageants », a expliqué le réseau social sur son blog.

 

Et les auteurs dans tout ça ?

Maintenant, cette monétisation par l’image sur les réseaux sociaux pose la question des droits d’auteurs. L’article de The Atlantic expose très bien le problème (à lire ici, et expliqué en français sur Rue89). Les réseaux sociaux, cotés en bourse, bénéficient de larges revenus dus à la diffusion d’un nombre colossal d’images. Savoir si des droits d’auteurs doivent être imposés à ces plateformes constituent une problématique actuelle à laquelle il est urgent de répondre. Pour le moment, les deux ados semblent largement éluder le problème : « Si des photographes veulent déposer une plainte auprès de Twitter en apportant des preuves, nous serons ravis de retirer les images concernées. (…) Mais nous pensons que la majorité des photographes sont ravis d’être diffusés à aussi grande échelle. »

Dans le flux d’informations continu auquel nous sommes aujourd’hui confrontés, l’image joue un grand rôle de valorisation de ce contenu. C’est tellement évident que Xavier et Kyle, qui ne sont ni iconographes ni intéressés par la photographie, veulent  en faire un business. Pourquoi ? Parce qu’il y a des outils, des vides juridiques…

… Mais surtout un public.

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