Au mois de septembre, le projet Profil(s) Interface Photographique a exposé à la galerie Binôme une sélection de cinq travaux d’artistes interprétant la notion de photos de profil.
Profil(s) Interface Photographique, c’est le projet de l’association Hors les murs du CELSA, école des sciences de l’information et de la communication : un concours sur internet proposant aux photographes d’interpréter la notion de photo de profil. Parrainé par Sarah Moon, le jury du concours à sélectionné les travaux de cinq photographes : Antoine Geiger, Bernard Chevalier, Laurent Champoussin, Marina Cavazza et Martyna Pawlak. OAI13 est partenaire de ce prix et vous présente dans ce cadre ses coups de cœur.
Martyna Pawlak, le profil Twitter dans la vraie vie
Dans sa série Following, Martyna Pawlak a voulu confronter des utilisateurs de Twitter à leur avatar. Dans une série de portraits mis en scène, la photographe demande aux internautes de montrer leur vrai visage. Les photos sont ensuite légendées avec la mise en page de Twitter : pseudonyme, avatar et nombre de followers. Martyna Pawlak a réalisé ce travail dans le cadre de son travail de fin d’année à l’École Louis Lumière de photographie.
Bernard Chevalier, Disparitions
Disparitions est une série de médaillons funéraires. Ce travail photographique, placé dans la perspective de la photo de profil, permet de revisiter le portrait. De formation philosophique et littéraire, Bernard Chevalier se consacre à la photographie et expose depuis 2008.
Focus sur le prix du public :
Parmi les cinq artistes, les internautes ont voté pour leur projet préféré. C’est le portfolio d’Antoine Geiger qui a recueilli les votes du public.
Antoine Geiger, Sur-Face
Antoine Geiger est né en 1995. Il fait des études artistique et se consacre à la photographie depuis quatre ans. Dans sa série Sur-Face, Antoine aborde la question de la photo de profil en plaçant un cône en miroir sur un personnage qui pose dans la ville. Les positions de ce personnage révèle un besoin de protection de l’identité. Ce cône miroir qui recouvre le protagoniste de la scène aborde aussi la question de l’identité numérique qui se construit par rapport aux autres et ce qu’ils nous renvoient.
L’artiste explique : « J’ai toujours été attiré par les images d’anonymat. Elles me touchent, visuellement. Elles représentent les identités instables engendrées par les réseaux, notre comportement et la vulnérabilité de la vie privée. La question se pose aujourd’hui de notre légimité dans l’espace publique face à une surveillance incompatible avec la pudeur. Le visage, et même le corps, sont devenus des facades. »