Léa Deligey se décrit comme une ravaudeuse de souvenirs. En effet, à partir de photographies anonymes, sans contexte ni propriétaire, elle crée une histoire, inventée de toutes pièces.
| Toutes les images : © Léa Deligey
Avant de commencer la photographie, Léa Deligey collectionnait déjà des photographies anonymes. À force de les regarder, elle s’est prise à leur imaginer une histoire. « Ces photographies, qui ont travers le temps physiquement, n’ont cependant pas survécu à l’oubli. Depuis, leur mémoire est muette. Leur inventer une histoire, c’est ma façon de les faire renaître, leur octroyer une seconde vie » explique l’artiste.
Pour réaliser ses images, Léa Deligey a mis en place un procédé bien précis. Après avoir réalisé ses mises en scènes, elle les capture avec son reflex numérique. Elle imprime ensuite son image sur un papier d’impression classique en couleur puis en noir et blanc. Elle trempe ensuite sa version couleur dans un bain de produits chimiques (eau de javel et autres) qu’elle superpose à sa version noir et blanc. De cette superposition, elle en prend une photographie. « C’est ainsi que j’obtiens ce rend pictural que je recherchais pour cette série » explique Léa. « Je souhaitais obtenir un rendu imprécis, qui évoque l’imaginaire et l’invoque à son tour » conclue-t-elle.
Toutes les photographies n’ont pas le même destin.
Il y a les photographies anonymes, promises à l’abandon puis à l’oubli.
Les images traversèrent le temps physiquement, mais leur histoire à chacune s’est perdue en chemin.
L’oubli a tout recouvert, et depuis la mémoire est muette.
Orphelines du temps, je les ai adoptées.
Alors, je m’invente des histoires, tente de les faire renaître, en créant un écho amplifié par mon imaginaire…
Découvrez d’autres travaux de Léa Deligey sur son site : http://www.leadeligey.com