Je n’ai pas suivi de formation, mais quelques années ont suffit à la photographie pour me rattraper : à force d’être touché par des images et d’en faire, à force de chercher, de découvrir, d’échanger, et de rencontrer.
Il y a aussi toute cette émulation humaine et créative qui donne envie de continuer, qui motive et qui nourrit. Et puis, il y a le champagne des vernissages, dont il devient dur de se passer…
J’aime cette faculté qu’ont certaines images, de tous les styles photographiques confondus, de faire résonner en nous des préoccupations humaines intemporelles et universelles, en ne représentant pourtant qu’une infime parcelle de réalité.
Il naît entre l’image et nous cet échange, ce dialogue secret et silencieux, qui dépasse le sens des mots, et qui est, selon moi, un langage du coeur.
Je suis photographe parce que c’est devenu pour moi une façon d’entrer en contact avec l’âme du monde, de dialoguer avec l’invisible. Une fois qu’on a vécu l’intensité de ces moments, on a juste envie de recommencer.
On peut parfois ressentir une forme de transe dans cette pratique, où le temps n’existe plus. C’est assez addictif quand l’acte photographique devient un moyen de se rendre disponible et de se laisser traverser, pour n’être plus finalement qu’un passeur par lequel quelque chose tente de s’exprimer.
C’est un merveilleux prétexte pour s’éloigner de chez soi, de rencontrer les autres. C’est aussi devenu pour moi un moyen de militer pour la beauté des choses.
Chercher, trouver et partager ces instants fragiles où la réalité rencontre l’imaginaire,
est à mon sens devenu une quête primordial pour notre société.
Texte et photos de Tilby Vattard : tilby.fr
