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Pourquoi suis-je photographe #3 | Sylvain Couzinet-Jacques

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0005Footnotes, Greyhound, 2012


J’ai commencé à photographier avec beaucoup de légèreté, il y a un peu plus de 10 ans, essentiellement dans le but de prendre des notes rapides pour l’exécution de peintures que je voulais réaliser à l’époque. Je n’ai jamais peint ces toiles, et je n’ai jamais réussi non plus à ne prendre que des notes rapides. J’ai été happé par le médium, la lenteur paradoxale de son exécution, sa relation au réel.


0007El Ejido (Standards&Poors), 2013


Je considère aujourd’hui la photographie comme le fait d’une construction complexe, partagée entre faits de conscience et réalités imageantes. A ce titre, la photographie que je pratique appartient à un ensemble plus vaste du travail de l’image, de l’art. Il me semble que dans mes récentes pièces comme « Standards&Poors » autour de la crise immobilière espagnole, la photographie est moins l’illustration documentée d’un état qu’un matériau prélevé sur place et transformé. Malgré le caractère indiciel de l’image photographique, les transformations que je fais subir aux images les situent en marge des indices, de ce qui est présenté et que l’on croit voir ; en périphérie des faits.


0004 Eurovegas (Standards&Poors), 2013


Je ne cherche pas la relation d’autorité de témoin qui serait la place des photographes pour le grand public, comme on dirait de tel ou tel photographe de guerre qu’ils ont été témoins d’actes terrifiants. Je travaille – je cherche – à travers mes installations, à placer le spectateur dans un état autre, où il serait lui-même témoin. Il y a là je suppose une ambition d’un partage citoyen des responsabilités. La photographie est un outil adapté pour cela.

Texte et photos de Sylvain Couzinet-Jacques : couzinetjacques.com

couzinetjacques_07Palm Trees / Palm Trees accident, 2012