|Images © Dorothée Smith, « courtesy Galerie les Filles du calvaire »
Je suis devenue photographe en photographiant. Je photographie depuis l’enfance, d’une manière réflexe qui a toujours eu quelque chose à voir avec l’instantané et avec l’intime. Ce n’est qu’en intégrant l’école d’Arles en 2007, sans parcours artistique préalable, que j’ai commencé à concevoir cette pratique de l’image dans une perspective artistique, à construire des séries, à bâtir un univers théorique où elle pourrait se déployer.
Hear Us Marching Up Slowly (2012)
Avant d’aimer la photographie, je la vis comme quelque chose de naturel, de nécessaire. La photographie constitue la partie de mon travail et de mon existence qui me raccroche au réel et aux choses sociales, aux autres, alors que le reste du temps est consacré au virtuel, au spectral et à la rêverie. Je suis touchée par le fait que les images réalisées ces dix dernières années, portraits d’amis et de lieux, ont finalement composée une sorte de communauté imaginaire de « bodies that matter » (de corps qui comptent et font matière), issue de la rencontre de moments réels, d’autoportraits fantasmés, et de beaucoup de fantômes.
Je suis « génétiquement » photographe, mais ce n’est pas ainsi que je définis mon travail, que je décris plus volontiers comme étant indisciplinaire, insouciant des frontières entre les médiums et disciplines (la photographie épouse l’installation, le bio-art, la vidéo, le cinéma…). Cela dit, j’éprouve une puissante affection pour mon appareil photo, syndrome qui me rend peut-être plus photographe que la moyenne…
Texte et photos de Dorothée Smith : www.dorotheesmith.net
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