Antonio Pedrosa est un photojournaliste portugais. Il s’est intéressé aux chasseurs du sud du Portugal, un groupe social – selon lui – en voie de disparition.
English version below
► ► ► Cet article fait partie du OAI13 Séries #2 : Trois histoires de chasse
The pose and the prey une série de Antonio Pedrosa
Texte et images par Antonio Pedrosa (texte traduit de l’anglais)
FR – Dans mon imaginaire, la chasse a toujours plus ressemblé à de la photographie de taxidermie, comme si la proie était un simple accessoire de la pose du chasseur – le vrai trophée.
Quand j’ai décidé de documenter la vie des chasseurs portugais, j’avais en tête ce « cliché » du photographe José Augusto da Cunha Moraes, réalisé pendant une chasse à l’hippopotame dans le fleuve Zaire, en Angola, et publié en 1882 dans l’album Africa Occidental. Le chasseur blanc pose au centre de l’image, avec son fusil, entouré par la tribu locale.
C’est avec cette image en tête que je suis allé à Alentejo, au sud du Portugal, en recherche de chasseurs d’aujourd’hui. Pendant plusieurs mois, j’ai vu des cerfs, des sangliers, des renards. J’ai photographié la chasse populaire, la chasse en domaine privé, des chasseurs riches, des chasseurs de la classe moyenne, des chasseurs s’intéressant à la viande, des chasseurs s’intéressant aux trophées.
J’ai photographié ceux qui vivent de la chasse et ceux qui pratiquent la chasse comme un passe-temps. J’ai été là pendant les moments de chasse, mais aussi avant et après. J’étais là près de la proie, j’étais là pour la pause. J’ai vu le vin, le sang. J’ai entendu les coups de feu comme les murmures des champs.
J’ai eu beaucoup de chance. J’ai entendu de nombreuses histoires de chasse. J’ai rencontré une population majoritairement masculine et âgée. Les chasseurs sont une espèce menacée par l’âge et la perte de leur pouvoir économique causé par la crise dans le sud de l’Europe
Le résultat de tous ces moments c’est une série d’images, loin de ce « cliché » de 1882.
EN – Hunting in my imagination was always more taxidermy photograph as if the prey was just a mere accessory of the hunter’s pose – the real trophy.
When I decided to document the daily lives of Portuguese hunters came instantly to the memory the » cliché » from the photographer JA da Cunha Moraes , captured during a hippopotamus hunt in the River Zaire , Angola, and published in 1882 in the album Africa Occidental . The white hunter posed at the center of the photograph , with his rifle , surrounded by the local tribe.
It was with this cliché I got to Alentejo, south of Portugal, in search of the contemporary hunters . For several months I saw deer, wild boar, foxes. I photographed popular hunting and private hunting estates , wealthy and middle class hunters, meat hunters and trophy hunters . I photographed those who live from hunting and those who see it as a hobby for a few weekends during the year . I followed the different times and moments of a hunt , in between the prey and the pose , wine and blood, the crack of gunfire and the murmur of the fields.
I was lucky , I heard lots of hunting stories. I found an essentially old male population , where young people are a minority . Hunters, a threatened species by aging and loss of economic power caused by the crisis in the South of Europe.
The result of this time is this series of images, distant from the « cliche » , from 1882.