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L’underground de Paris Photo : une exposition d’étudiants des Beaux-Arts

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À vous, amateurs de photographies contemporaines, vous qui avez parcouru les couloirs de Paris Photo, vous qui avez envie de nouveautés, découvrez à une quinzaine de minutes du Grand Palais l’exposition « underground » de cette semaine : « Jusqu’ici tout va bien », une sélection de travaux d’étudiants des Beaux-Arts autour de la notion de portrait photographique. Les commissaires de cette exposition, Victoire Thierrée et François-Noé Fabre, eux-mêmes élèves de l’école, ont pris place dans une des galeries jouxtant le salon de l’édition Offprint. Quelques tirages sensibles dans une salle aux murs blancs, un testament timide de la direction que souhaite prendre ces étudiants en arts, une belle exposition pour toute personne qui voudra prendre le temps de la lire.

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OAI13 : Quelle est la genèse de cette exposition ?
François-Noé Fabre : Pendant la semaine de Paris Photo, l’école des Beaux-Arts accueille la foire d’édition photo indépendante : Offprint. L’école est donc ouverte au public, et notamment à un public d’initiés aux pratiques de la photographie et de l’édition. Le moment était idéal pour montrer quelques œuvres d’étudiants des Beaux-Arts. On a donc réfléchi à un thème et on s’est assez vite fixé sur le portrait. Nous sommes partis du travail de Guillaume Duchenne de Boulogne. Ce photographe du début du siècle a été le premier à mettre en relation photographie et médecine : il a capturé des expériences médicales. Son travail a interrogé la relation entre le photographe et son modèle, les circonstances de la prise de vue, sa subjectivité. À partir de cet héritage, nous avons voulu voir comment les étudiants en art d’aujourd’hui, en 2013, s’approprient la question du portrait.

OAI13 : Comment s’est faite la sélection d’artistes ?
F-N-F : Par des rencontres. Nous connaissions déjà certains artistes et nous en avons rencontré d’autres de façon fortuite, d’où le titre de l’exposition : « Jusqu’ici tout va bien ». Ce titre représente très bien notre cheminement dans la construction de cette exposition. Nous avons avancé à tâtons, petit à petit. C’était une première expérience pour moi comme pour Victoire.

OAI13 : Les travaux exposés ont-ils été tirés pour l’évènement ou est-ce qu’ils existaient avant ce projet ?
F-N-F : Certains tirages pré-existaient effectivement. Mais pour la plupart des œuvres, nous avons défini les formats de tirages et le papier avec les artistes. Pour nous, ce projet d’exposition est aussi un processus de finalisation des œuvres dans la mesure où elles prennent forme au moment de l’accrochage de l’ensemble.

OAI13 : Qu’avez-vous appris dans cette expérience de commissariat ?
F-N-F : On a fait de belles rencontres. J’ai aussi appris, et je parle en mon nom, que le commissariat d’exposition peut être une pratique artistique à part entière, dans le sens où tu manipules des formes, des images, et tu leur donne sens et corps dans un ensemble. L’exposition comme une œuvre, je pense que c’est un champ d’investigation actuel.

OAI13 : À qui s’adresse cette exposition ?
F-N-F : Elle s’adresse d’abord aux étudiants de l’école des Beaux-Arts pour leur montrer que la question de l’exposition est importante. On s’adresse au public, à qui on souhaite montrer ce que qui se fait actuellement en 2013. Je ne dis pas que cette exposition s’adresse à tout le monde, parce que ça n’est pas le cas. Mais c’est une proposition ouverte, une expérience que j’espère renouveler.

OAI13 : Si tu avais tous les moyens que tu voulais sur cette expo, est-ce que tu aurais changé quelque chose ?
F-N-F : Non, parce que ce n’est pas du tout une question de moyen. On peut faire beaucoup de choses avec peu. On a construit cette exposition seuls. On n’a pas reçu d’aides financières. J’ai l’impression qu’on a déjà fait beaucoup. Il y a peu d’exposition de ce format, qui regroupe des étudiants de plusieurs ateliers, qui se monte dans l’école. On a été le plus exigeant possible, le plus rigoureux possible dans le choix des images. En revanche, en terme de moyens, ça vaudrait peut être le coup que l’école mette de l’argent dans l’entretien des galeries pour que ces espaces soient en meilleur état.

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Les 13 artistes sélectionnés

Vincent BALLARD, Mélissa BOUCHER, Claudio CAMPO-GARCIA, Clara CHICHIN, Amandine JOANNES, Natasha LACROIX, Jehane MAHMOUD, Stefano MARCHIONINI, Loup SARION, Pierre SEITER, Maya TOUAM, Mathieu ZURCHER.

Exposition du 13 au 16 novembre à l’école nationale des Beaux-Arts.
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Sans titre, de Clara Chichin, extrait de la série « Sous les yeux que quelques minutes épuisent »

Melissa Boucher

Melissa Boucher

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Molly Benn a co-fondé OAI13 en septembre 2013. Elle en a été la rédactrice en chef jusqu'en 2015. Elle est maintenant Community Editor FR pour Instagram. Ses opinions sur OAI13 sont les siennes et pas celles d'Instagram.

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