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Martin Parr et autres surprises à la Mep

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Le 25 mars, la Maison européenne de la photographie a inauguré son nouveau cycle d’exposition. En tête d’affiche, la carte blanche de Martin Parr et quelques perles comme Fouad Elkoury et Jean-Michel Fauquet.

Note de la rédaction : ★★★☆☆



Ce cycle d’exposition à la Mep est plein de surprises. Avec 6 artistes exposés, il y en a pour tous les goûts et sur (presque) tous les sujets. La Mep propose un parcours entre une installation, du noir et blanc, de la couleur, de l’autoportrait, des photos de stars, bref, un ensemble d’expositions diversifié, mais aussi inégal.

Vos raisons d’y aller

– Vous avez envie de découvrir plein de choses en une seule sortie photographique.
– Fouad Elkoury y expose une installation sublime sur la vie en temps de guerre.

Vos raisons de vous en passer

– Vous adorez le travail de Martin Parr mais vous avez peur d’être déçu.

L’exposition

Fouad Elkoury, notre coup de cœur

« Le plus beau jour » est une installation réalisée à partir du poème To be in a time of war / Vivre en temps de guerre de la poétesse américano-libanaise, Etel Adnan. Fouad Elkoury a travaillé sur une association d’image évoquant la vie en temps de guerre. Des photographies sont projetées sur trois tissus blancs qui, au gré du léger souffle de la salle, bougent imperceptiblement. Ce léger mouvement évoque une fragilité qui dans le thème de la guerre prend tout son sens. Le poème d’Etel Adnan est lui aussi projeté, et lu : « Se lever de bonne heure, traverser la rue, aller chercher le journal, le sortir de son sac plastique, lire GUERRE sur la première page. – sentir un frisson le long de la colonne vertébrale, dire que ça y est, savoir qu’ils ont osé, qu’ils ont franchi la ligne ». Fouad Elkoury est un photographe-vidéaste qui vit et travaille entre Paris et Beyrouth. Il a couvert la guerre civile au Liban et au Proche Orient avant de travailler sur des paysages urbains et les exposer au Palais de Tokyo et à la Mep.

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© Fouad Elkoury

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© Fouad Elkoury

Jean-Michel Fauquet, un classique à voir

Par sa technique et sa sensibilité, Jean-Michel Fauquet fait partie des artistes incontournables d’aujourd’hui. Chez lui, photographie se mêle à la peinture et à la construction d’objets. Toujours exposé dans l’obscurité, il faut s’approcher de ses œuvres pour les voir, il faut reculer pour avoir envie de s’approcher de nouveau. L’exposition proposée par la Mep est un bon parcours pour découvrir l’œuvre de cet artiste. Bien sûr, on a envie d’en voir plus, mais vous pourrez feuilleter ses nombreux livres pour satisfaire votre faim.

© Jean-Michel Fauquet

Martin Parr, le Paris de l’ennui

Placé en tête d’affiche, l’exposition de Martin Parr est pourtant loin d’être la meilleure. Le photographe anglais s’est intéressé à la vie des parisiens pendant deux ans avec le soutien de l’association Paris Audiovisuel qui, depuis 1982, offre des cartes blanches sur Paris à des grands photographes. Martin Parr a suivi le Paris des touristes, du Salon de l’agriculture, du salon du Bourget, des boîtes de nuit… Ici, à la Mep, Martin Parr expose une soixantaine d’œuvres, dont beaucoup sont redondantes. Bien sûr, certaines images nous étonnent (comme les touristes en cage au sommet de Notre Dame de Paris), mais l’ensemble est assez lourd et dénote avec l’œuvre mordante et drôle de ce photographe renommé. La couleur des murs (jaune, rose) y est certainement pour quelque chose. Petite surprise néanmoins : un photomaton Martin Parr où il est possible de se faire tirer le portrait.

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© Martin Parr / Magnum Photos / Galerie Kamel Mennour

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© Martin Parr / Magnum Photos / Galerie Kamel Mennour

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© Martin Parr / Magnum Photos / Galerie Kamel Mennour

Trois expositions tout à fait différentes clôturent la programmation de la Mep. Bruno Mouron et Pascal Rostain exposent leur photos de paparazzi. De Kate Moss qui tire la langue à Mick Jagger qui lance une tasse (que l’on voit d’ailleurs sortir de la photo pour s’écraser sur le photographe dans un autre cliché), l’exposition est divertissante pour ceux qui ne connaissent pas le travail de ces monuments de la photo de paparazzi.
Luciano Castelli expose des autoportraits réalisés entre 1973 et 1986. Transformant son corps, se maquillant, revêtant des habits de femme ou simplement, s’exposant nu, le peintre suisse révèle sa fragilité. Le psychanaliste et critique d’art Jean-Michel Ribettes notait en 2001 : « Les masques du transformateur sont contrés par les milles et un masques de la censure. Les convulsions, les tensions, les humiliations, les condamnations ». Au regard de cette exposition, l’observation de Ribettes est totalement pertinente. Néanmoins difficile d’entrer dans le travail sans connaître la vie de cet artiste. Un peu de contextualisation est la bienvenue pour ceux qui souhaitent aller un peu plus loin dans la découverte de l’œuvre.
Enfin, Barbara Luisi expose ses photographies sombres et ténébreuses de la mer. L’exposition n’est pas très grande mais les images sont pleine d’inspiration.


Paris, Martin Parr
L’Œil du signe, Jean-Michel Fauquet
Le plus beau jour, Fouad Elkoury
Self portraits, Luciano Castelli
Famous, Bruno Mouron & Pascal Rostain
Œuvres récentes, Barbara Luisi
à la Maison européenne de la photographie, 5-7, rue de Fourcy, 75004 Paris.
Jusqu’au 25 mai 2014.

Horaires
Ouvert au public du mercredi au dimanche, de 11 h à 19 h 45.

Tarifs
Plein tarif : 8 € ; tarif réduit : 4,50 € .

Site internet : mep-fr.org