Située dans le Loir-et-Cher, l’association des Promenades Photographiques organise chaque année le festival des Promenades photographiques. Photographes de renommée internationale et jeunes talents des écoles de photo y sont exposés côte à côte. Pour cette dixième édition, le festival a voulu mettre en avant la femme photographe. Les Promenades, c’est : 20 expositions, 900 photos exposées, 8 projections, 8 lieux d’exposition, 90 bénévoles. Et c’est gratuit !
© Claire Laude
Note de la rédaction : ★★★☆☆
Les raisons d’y aller
– Vous aimez les festivals photos à taille humaine
– Vous aimez les programmations diversifiées
– Vendôme, c’est joli
Les raisons de vous en passer
– La photographie contemplative et introspective vous ennuie
– Vous êtes un visiteur pressé
© Claude Batho
Les expositions se situent dans 8 lieux différents mais on peut facilement aller de l’un à l’autre. Commençons par le quartier Rochambeau qui englobe la majorité des oeuvres. L’exposition du lauréat « photographe plasticien » 2013, Jonathan Pêpe, située sur le parvis, nous introduit dans le manège Rochambeau accueillant les travaux de 12 photographes, dont 11 femmes.
© Elena Perlino
Ce sont les photographies de Nadia Benchallal qui ouvrent le bal. Son projet Sisters, femmes musulmanes dans le monde retrace, à contre-courant des clichés et idées préconçues, la vie de des femmes musulmanes en Algérie, Bosnie, Iran, Malaisie, Myanmar, Palestine-Gaza et France.
© Nadia Benchallal
Les expositions sont disposées symétriquement : on navigue des Nigérianes contraintes à se prostituer en Italie d’Elena Perlino aux fantômes de la vie de famille de Mirjam Appelhof en passant par l’harmonie fragile des photographies introspectives de Claire Laude.
© Mirjam Appelhof
Mais tout nous ramène finalement à l’œuvre de Dolorès Marat. Nerf central du manège, l’installation de ses photographies nous immerge dans un monde singulier, le nôtre, fait de soirées ciné en solitaire, de baisers dans le métro et de vêtements oubliés nonchalamment sur le lit.
© Dolorès Marat
Au fond, dans une petite pièce plongée dans le noir, on s’arrête un moment pour visionner le diaporama des héliotropes oniriques de Laurent Villeret et des Polaroids hivernaux de Flora Merillon, réalisés lors d’une résidence au Québec. On aimerait pouvoir contempler les photos originales de nos propre yeux.
© Laurent Villeret
Dans les Ecuries Sud se trouvent les projets photos des étudiants en photo du monde entier. Chaque année, deux jeunes photographes au travail prometteur se voient décernés le prix Mark Grosset, organisé par le festival, dans les catégories « photographie plasticienne » et « photoreportage ». La qualité des travaux est hétéroclite et l’on retient ceux de Rodrigo Illescas et de Zakaria Tronbati Poyato, lauréats dans leur catégorie respective.
5-10 minutes de marche à pied et la déambulation photo continue. On arrive dans la cour du cloître, bordée des photos prises par l’atelier PEM (des Photos Et des Mots), dont l’objectif est de renforcer la cohésion sociale et de sensibiliser tout public à la photographie. Pris par des adolescents handicapés des Instituts médico-éducatifs Antoine Fauvet et André Beulé de Nogent-le-Rotrou, par des adultes isolés percevant le R.S.A., ainsi que par des élèves du collège Robert-Lasneau de Vendôme, ces clichés nous racontent leur ville, leur village, leur quartier.
© Claude Batho
On pénètre dans le musée. L’escalier nous amène aux photographies de Claude Batho et de John Batho. Simples et poétiques, les photographies de Claude Batho semblent réussir à capter l’ineffable. C’est beau, tout simplement.
© John Batho
Au château, 6 photographes nous attendent, dont 4 dans les jardins. Si l’on contemple avec intérêt les photos d’Eric Martin sur Le Nil et la Volga, notre regard s’arrête sur celles de Jean-François Bérubé.
© Jean-François Bérubé
Intitulé Bonum Iter Compostellam (Bonne route vers Compostelle), le projet retrace les 700 km du photographe sur les chemins menant à Compostelle : on y voit des marcheurs, cyclistes et locaux, des vieilles bâtisses et des clairières dans la forêt.
Enfin, dans l’Orangerie du château, Bernard Descamps nous invite à nous mettre dans la peau du voyageur qui découvre pour la première fois la beauté du monde.
L’installation des expositions accuse quelques imperfections : les légendes de certaines photographies ne sont pas toujours bien visibles et les écuries manquent de lumière. Toutefois, c’est aussi cette atmosphère que l’on cherche, un air chaleureux et rassurant insufflé par des passionné(e)s de la photographie.
Les Promenades Photographiques – Jusqu’au 14 septembre 2014
41100 Vendôme
Entrée gratuite
Du 20 juin au 31 août : de 10 h à 12h et de 14h à 18h / Fermé le mardi
Du 1er au 21 septembre : le week-end, de 10 h 30 à 18 h 30
Venir à Vendôme
En TGV depuis Paris : Gare Montparnasse (42 minutes)
Par la route : Autoroutes (A10, A11, A85, A28, A71)
Nationales (N10, N157)