Au cœur de la Bretagne, à quelques kilomètres de Redon, le festival de photographie Peuples et Natures de la Gacilly accueille près de 20 expositions jusqu’au 30 septembre. Village fleuri et ensoleillé (quand la météo le veut bien), à la Gacilly, les photos habitent les façades des maisons et des labyrinthes de végétation. Parfait pour un week end de découverte et de repos.
Note de la rédaction : ★★★★☆<
Les raisons d’y aller
– Vous avez envie d’un week-end photographique
– Vous aimez l’air breton
– Vous êtes sensible aux questions environnementales
Les raisons de vous en passer
– Vous n’avez pas le temps d’aller jusqu’en Bretagne pour faire des expositions
– Vous n’aimez pas le plein air
Quand on arrive à Gacilly, on est tout de suite surpris par le caractère bucolique du village. Capitale de la marque Yves Rocher, devenue porte-étendard des valeurs écologiques et de protection de la nature prônées par cette dernière. Le festival photo peuples et nature en est une manifestation, évidemment créé et soutenu par la fondation Yves Rocher. Parmi les 15 expositions présentées, Oai13 vous parle de ses trois coups de cœur : Guillaume Herbaut, Brent Stirton et Nick Brandt.
Guillaume Herbaut, A Melting Artic, Bouleversements au grand Nord
Le réchauffement climatique est une des problématiques les plus préoccupantes de notre monde moderne. Guillaume Herbaut a décidé de documenter ce problème écologique dans plusieurs zones géographiques du grand nord : en Islande, au Canada, au Groenland et en Alaska. Le regard de Guillaume Herbaut met en relief les conséquences de la fonte des calottes glaciaires qui vont bien au delà de l’impact environnemental : conséquences sur les hommes, l’immigration, les rapports de pouvoir, la politique. L’exposition au festival la Gacilly est assez bien faite dans le sens où chaque zone géographique est zonée en seulement quelques images. Les légendes accompagnant les photographies nous permettent d’aborder la complexité de la problématique.
© Guillaume Herbaut
Brent Stirton, Retour chez les Navajos
Les Navajos, peuple amérindien, a toujours été l’objet de nombreuses idées reçues. Le photographe Brent Stirton, membre de l’agence Getty Images, a documenté l’histoire des Navajos, mais de façon contemporaine. Sans chercher à confirmer des clichés, il s’est intéressé à la vie hors du folklore de ce peuple proche de la nature. Au sein de la réserve Navajo, on découvre l’histoire de plusieurs navajos. Entre le rapport particulier qu’ils entretiennent avec la nature, la tradition navajo, les problèmes d’argent et de drogue, Brent Stirton dresse un portrait passionnant et juste d’un peuple mal connu.
© Brent Stirton
© Brent Stirton
Nick Brandt, Le crépuscule du monde sauvage
L’exposition de Nick Brandt est sans doute celle qui nous marque le plus après avoir navigué parmi les nombreux sujets présentés à la Gacilly. Logée dans le « labyrinthe végétal » (parcours photographique protégé par les arbres et arbustes), elle commence par des portraits magnifiques d’animaux de la savane. Lions, éléphants, buffles, girafes, léopards… Chacun s’attendrit et s’émerveille devant l’aspect royal de ces animaux et la beauté de la nature qui les entoure. Puis, juste au moment où l’on commence à se fatiguer de ces images belles mais finalement répétitives, le ton de l’exposition change du tout au tout. On découvre le milieu de la chasse et le massacre de ces animaux. Après l’admiration vient l’effroi. On arrive au bout de l’exposition face à un diptyque très perturbant : d’un côté des éléphants se multiplient dans l’images dans une perspective majestueuse. De l’autre des chasseurs de défense se tiennent dans la même perspective…les éléphants ont disparu. On ressort de cette exposition complètement ébranlé.
© Nick Brandt
Festival photo Peuples et Nature
à la Gacilly, Bretagne
Jusqu’au 30 septembre 2014.
Expositions en plein air en accès libre
Site internet : festivalphoto-lagacilly.com