Jeffrey Silverthone est né à Honolulu en 1946 à Hawaii. Après des études aux Beaux Arts, le photographe devient professeur à l’université. Des années 1970 à aujourd’hui, la photographie constitue pour lui une façon de voir le monde, que ce soit en coupant les fruits le matin ou en photographiant des travestis. Que ce soit à la morgue où en prison, le photographe se met à la recherche du masque qui s’insère entre notre être profond et la société. Nous avons rencontré Jeffrey Silverthorne à Chalon sur Saône, à l’occasion de la première rétrospective consacrée à son travail.
Jeffrey Silverthorne
Chili Con Carne, Rhonda Jewels and Friend, Providence, R.I., 1971
de la série Female Impersonators
© Jeffrey Silverthorne, courtesy Galerie VU
| Texte retranscris à partir d’une conversation avec Jeffrey Silverthorne
Il y a tout un tas de choses que j’aime et que je n’aime pas avec la photographie. Pour faire une image, il faut que je sorte de chez moi. Et en sortant de chez moi, je découvre des choses que je n’avais pas prévues de voir. Je crois que je suis photographe car l’acte photographique me permet d’apprendre des choses. Ça me sort de mon monde.
Jeffrey Silverthorne
One couple.
Detroit Negatives, 1991-94
© Jeffrey Silverthorne, courtesy Galerie VU
Ce que je n’aime pas en revanche, c’est que la photographie est ennuyeuse. Quand je parle d’ennui, je pense autant à mon travail qu’à celui d’autres photographes. La plupart d’entre eux développent une sorte de marque de fabrique, qu’ils reproduisent éternellement. Imaginez-vous, voir tout le temps le même type de photographie, c’est comme manger toute sa vie le même aliment. Et même s’il est bien cuisiné, ce n’est pas très excitant.
Quand vous avez un appareil photo, ça vous autorise à aller voir des choses qui vous intriguent. Moi, ce qui m’intéresse, ce sont des lieux de discorde. Certaines choses sont à la fois attractives et repoussantes. Au final, vous ne pouvez faire que de bonnes images si vous allez en profondeur. Si vous ne photographiez que pour une qualité esthétique, alors vous passez à côté du principal.
Jeffrey Silverthorne
Woman who died in her sleep, 1972
© Jeffrey Silverthorne, courtesy Galerie VU
Jeffrey Silverthorne
Paula, Providence.1972-1974
de la série Female Impersonators
© Jeffrey Silverthorne, courtesy Galerie VU
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