Je suis devenue photographe dans ma deuxième vie. Je n’étais pas du tout prédestinée à ça. J’ai fait des longues études à l’université et je suis ensuite devenue salariée. Mais la vie m’a amenée à vivre à New York. Et là bas, j’ai eu envie d’aller vers ce medium qui m’a toujours intrigué. Je me suis mise à la photo pour le plaisir, et j’y suis restée. Parfois j’entends des photographes dire qu’ils font des photos depuis l’enfance, ils ont des histoires d’amour avec un boîtier, etc. Mais pour moi ce n’était pas du tout aussi évident. Ça me plaisait simplement de voyager et de raconter l’histoire des gens que je rencontrais.
La photographie me permet de vivre des histoires fortes et de les raconter. J’aime aussi pouvoir secouer les idées préconçues des gens. Je suis particulièrement touchée par les injustices. Et les injustices sont souvent une conséquence de visions erronées des choses. Du coup, notre rôle de photojournaliste prend tout son sens quand il s’agit de témoigner pour apporter une autre vision.
Je ne sais pas si je me sens vraiment photojournaliste. Quand j’étais jeune je voulais travailler dans l’humanitaire. Et aujourd’hui, mon coeur de métier c’est faire de l’humain et pas forcément écrire avec la lumière. Quand je suis sur le terrain avec des gens dont j’ai envie de raconter l’histoire, je ressens un énorme amour de leur part qui me rend heureuse. Mais si je le vis seule, je ne suis pas satisfaite. C’est dans l’acte de partage que je réussis à m’accomplir. C’est ce que la photographie me permet : partager et m’accomplir.
Texte issu d’une conversation avec Catalina Martin Chico au Zoom Photo Festival de Chicoutimi.
Toutes les images © Catalina Martin Chico.
Catalina Martin Chico expose en ce moment au Zoom Photo Festival de Chicoutimi : zoomphotofestival.ca
Son site internet : catamartinchico.com
