En cette rentrée 2013, Freelens, Diapéro et le festival MAP de Toulouse se sont associés pour le concours « Talent POM Freelens-MAP ». L’objectif ? Encourager les photographes à proposer des projets multimédia baptisés POM, Petite Œuvre Multimédia. Parmi les 20 participations, 3 coups de cœur ont été désignés dont un jeune talent, et un photographe a obtenu une mention spéciale.
L’édition 2013 est maintenant terminée. Les acteurs de cet évènement reviennent sur leur engagement pour les nouvelles écritures.
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Le regard de Freelens
Pourquoi avez-vous proposé une programmation spécialement orientée Nouvelles Ecritures?
FreeLens a souhaité proposer un programme complet en matière d’image animée avec un appel à participations de Petites Œuvres Multimédias, un travail en synergie avec l’équipe Diapéro pour des projections de Diaporamas Sonores et une conférence présentant un webdocumentaire réalisé par 5 étudiants de la licence professionnelle Concepteurs/Réalisateurs Audiovisuel de l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 aux organisateurs du MAP Toulouse pour la première édition du Mois de l’Image.
Déjà, lors des deux dernières éditions du festival MAP, nous étions intervenus sur la question de l’image animée. D’abord dans un cycle de conférences qui permettait à tout curieux de mieux connaître cette forme de narration et les projets qui en découlent. Ensuite nous avions initialisé un appel pour une semaine de sensibilisation à la réalisation d’une Petite Œuvre Multimédia.
Normalement ce type d’œuvre nécessite 6 mois de travail. Dans le cadre du festival nous disposions de 8 jours. Véritable prouesse des lauréats sélectionnés, qui avec l’aide de Clément Debeir de l’Agence SapiensapienS et Gabriel Mathé Ingénieur du son pour la radio, ont permis la réalisation de petits bijoux.
Dans le milieu professionnel, ce type d’œuvre est connu et les photographes sont très enthousiastes pour développer ces projets. Nous avons constaté lors d’une lecture/diffusion de POM/Webdoc effectuée pour les Rencontres du Xème il y a 2 ans que les auteurs exprimaient le souhait d’un appui de leurs initiatives. De ces souhaits il nous a paru important d’axer le travail de collaboration avec l’équipe MAP sur ces objets. En effet, le grand public connaît le documentaire, le docu –fiction mais la Petite Œuvre Multimédia, le webdocumentaire, etc ? Pas forcément.
Nous effectuons beaucoup d’événements concentrés sur Paris. Mais FreeLens est avant tout un lieu d’échanges, un relais entre les auteurs/photographes/photojournalistes et le grand public qui ne doit pas se concentrer sur une ville en particulier. Pierre Garrigues et Jean-Luc Marty nous font confiance depuis 3 ans et nous laissent carte blanche afin de jouer pleinement notre rôle de laboratoire à idées et de faire appel à notre réseau pour proposer des sujets encore trop peu abordés sur Toulouse. Ils nous ont offert une belle opportunité pour appuyer et fédérer les auteurs, photographes et acteurs de l’image sur ce sujet.
Nous nous sommes réjouis de cette possibilité de diffuser au plus grand nombre les Poms/Diaporamas sonores pour la nuit de l’image qui a eu lieu le 14 septembre au soir. Une telle projection signifie plus de visibilité, porter à la connaissance de l’amoureux de l’image qu’au- delà de l’exposition il existe des travaux complémentaires aux histoires que les photographes nous livrent via leurs reportages/documentaires. Nous souhaitons être moteur d’initiatives et de partages aux côtés de celles et ceux qui innovent pour nous raconter autrement en associant photographies, sons, interviews et créativité. Pour ce genre de projet, le modèle économique parait encore fragile. Aussi le photographe fait preuve d’ingéniosité pour pouvoir le financer et le proposer à un diffuseur ou média. Il n’est pas aussi évident qu’il puisse en tirer une rémunération importante mais le fait d’agir comme levier auprès du grand public peut participer à une amélioration de la question économique. Nous l’espérons vivement. A l’identique la présentation du webdocumentaire “What’s up webdoc” à l’Espace Saint Cyprien a permis d’aborder ce sujet de manière plus approfondie à une soixantaine de personnes présentes le vendredi 13 septembre au soir. A l’évidence les Nouvelles Ecritures interrogent et nous avons constaté une certaine méconnaissance de la part d’étudiants en journalisme / photographie comme des amateurs. Pour certains ce fut une totale découverte. Enfin, l’expérience réalisée à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 a suscité un vif intérêt auprès des enseignants et universitaires venus découvrir le projet.
Dans tous les cas cela nous encourage à continuer de proposer des diffusions, conférences, ateliers …pour l’image animée.
Prévoyez-vous d’autres actions?
Nous n’en oublions pas pour autant la photographie en tant que telle. Nous avons par ailleurs proposé à MAP une exposition concernant le projet Regard Collectif par rapport auquel nous sommes partenaire depuis 3 ans. Notre mission consiste aussi à valoriser des travaux, un patrimoine photographique mais pas que…Nos prochaines actions s’orienteront aussi sur l’image fixe. Nous préparons de nouveaux projets notamment une manifestation que nous avons proposé aux Rencontres Photographiques du Xème qui se déroulera entre le 17 octobre et le 30 novembre. Suivez le fil sur notre page et groupe facebook, site internet pour en savoir plus!
Quelques liens :
Article rétrospective de FreeLens
Article de Diapéro du projet de Sébastien Leban
Vimeo de Freelens
Agence Sapiens Sapiens
Le regard de Marianne Rigaux pour Diapéro
“Ce qui m’intéresse dans le diaporama sonore, c’est que ce format est accessible à tous, par sa simplicité (pas de navigation, lecture linaire et immersive). Il n’est pas pour autant accessible à n’importe qui, car il demande une certaine exigence dans la production visuelle et sonore, et une grande créativité dans le montage.
Notre présence au festival est pour moi une récompense de notre travail bénévole et militant en faveur du diaporama sonore. Etre sollicités pour constituer la programmation ou pour juger les oeuvres soumises apparaît comme une reconnaissance de notre légitimité sur ce terrain. Etre présents sur ce genre d’événements nous permet aussi d’échanger avec les auteurs – déjà projetés ou non au diapéro – afin de suivre attentivement leur travail en cours. C’est pour nous une forme de veille et de prises de contacts nécessaires, surtout en dehors du cercle parisien.
L’association, que ce soit Freelens ou Diapéro, a évidemment un rôle à jouer auprès des auteurs et photographes, en créant les meilleures conditions possibles autour d’eux et en valorisant leur travail.
Les projections en plein air en dehors d’un événement Freelens ou Diapéro touchent un grand public sensible à la création mais pas forcément sensibilisé aux techniques. Cela permet de faire connaître le format.”
Marianne Rigaux pour l’équipe Diapéro
Lien site diapéro www.diapero.com
Le regard des auteurs
Théophile Trossat
“Concernant les appels à auteurs sur les nouveau médias, de tête il y a les nuits photos, la bourse du talent et le MAP. J’ai participé au trois avec Erwan, je n’en connais pas d’autres. Est- ce qu’il en faut plus? Je ne sais pas, il n’y a pas des tonnes de POMs qui sont réalisées, et on voit souvent passer les mêmes. C’est sûrement dû à la complexité de la réalisation, qui nécessite sur le terrain un gros travail, d’une part en photo et en son mais surtout en montage, beaucoup plus long qu’en vidéo. Ce qui est dur à rentabiliser quand on voit les tarif des rares diffuseurs. Pour autant ce format est intéressant, on peut faire passer des jolies choses en quelques minutes. Mis à part le modèle économique je ne vois pas de difficultés particulières liées au format.”
Elodie Sueur-Monsenert
“La POM permet d’apporter des informations supplémentaires notamment par le son au reportage, d’autres ressentis, d’autres émotions qu’à travers la photo.
Les sons, les bruits, les silences, les voix sont importants dans un récit, cela enrichit les témoignages. La photo fixe les émotions alors que le son apporte du rythme, l’association des deux permet de donner une dynamique au récit.
La pluralité des médiums apportée par les nouvelles écritures permet de s’exprimer en tant qu’auteur, réalisateur, photographe.
Il n’y a malheureusement pas assez de structure qui développe la POM et encore moins d’appel à projet comme le MAP toulouse ce qui est dommage. On aimerait en voir émerger plus afin que ce format se développe et devienne plus accessible au grand public.
Les difficultés sont le fait qu’il n’y ait pas vraiment d’économie pour la POM. C’est énormément de travail pour une rémunération qui n’est pas encore au prorata du travail effectué mais avec l’émergence de la presse sur le net on pourrait penser que cela va se mettre en place progressivement. Certains magazines ont déjà une vraie politique du multimédia et le valorise déjà, donc tout devrait converger à l’émergence du multimédia.”
Site d’Elodie Sueur-Monsenert du Collectif Essenci’Elles
Pierre Vassal
“Je pense que ces médiums sont assez intéressants car ils changent la manière de raconter une histoire.
J’aime le mouvement, c’est pourquoi je me tourne régulièrement vers le sport comme sujet de mes reportages. Ma POM « A l’école de Denis », m’a permis d’explorer encore plus cette thématique car j’ai pu y instaurer du rythme. J’ai d’ailleurs construit mon projet autour de ce rythme que je voulais installer afin de faire ressentir l’atmosphère particulière des lieux de boxe.”
Et côté MAP Toulouse?
La projection commentée de “What’s up Webdoc” fût en tous points un succès pour l’équipe du festival. Nous sommes convaincus de la nécessité de communiquer sur les Nouvelles Ecritures photographiques. Ce temps fort aura permis d’informer les étudiants en journalisme/photographie sur cette formation en totale émergence, d’offrir l’opportunité à ses auteurs de partager leurs expériences mais surtout de confondre les publics autour de ce format innovant. La bonne humeur était au rendez-vous.
La pratique photographique n’a de cesse d’évoluer vers de nouveaux usages, avec en ligne de mire ses attributions digitales. Les Petites Oeuvres Multimédias et diaporamas sonores mêlent images fixes et prise de son ; créant ainsi la possibilité d’une double narration: celle du photographe bien sûr mais aussi celle du sujet. Les récits traduits par ces écritures permettent de pénétrer au coeur de l’histoire, sans équivoque.
Le festival MAP tient particulièrement à cet appel à auteur mené avec l’association Freelens. L’édition 2013 a prouvé que nous avions raison d’offrir une place singulière à ces nouveaux formats. Nous souhaitons participer à leur diffusion auprès du public et garantir ainsi leur durabilité.
L’avenir s’écrit aux côtés de ces jeunes auteurs.
Anaïs Florance pour le MAP Toulouse. www.map-photo.fr
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Ulrich Lebeuf/MYOP- Représentant Olympus-M Pec/Mairie de Toulouse- Numériphot-Pierre Garrigues/MAP Toulouse- Wilfrid Estève/FreeLens- Théophile Trossat/Jeune talent Pom- Elisabeth Schneider/2ème coup de coeur Pom
Mapping et 1ère partie projection / Place de la Daurade
Public Projection Samedi 14/09 / Place de la Daurade
Projection Pom / Place de la Daurade
Projection Pom / Place de la Daurade
Théophile Trossat/Jeune Talent Pom 2013 et Pierre Hybre/MYOP
Crédit photo : Stéphane Giner pour MAP Toulouse
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