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Ce que la photographie nous apprend sur le nucléaire

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Clay Lipsky

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Le nucléaire et ses implications sur l’environnement et la pérennité de notre civilisation fait partie des grandes problématiques écologiques actuelles. Que nous apprend la photographie et l’image en général sur le nucléaire aujourd’hui ?


Est-ce qu’un test nucléaire est dangereux ?

Saviez vous que depuis 1945, 2079 bombes nucléaires ont explosé sur Terre ? Oui, en dehors d’Hiroshima et Nagasaki, les autres bombes sont des explosions d’essai sur le territoire même des pays souhaitant acquérir cette arme. Le photographe David Fathi s’est intéressé à ces explosions anonymes dans une série intitulée « Radiations anecdotiques ». Il a étudié les conséquences de ces mutilations du territoire, il les a photographiés.


David Fathi, radiations anecdotiques
11 mars 1958, Mars Bluff, Caroline du Sud, USA



Un bombardier USAF B-47 relâche accidentellement une bombe nucléaire.Le cœur d’uranium et de plutonium n’est heureusement pas présent dans la bombe, mais les explosifs conventionnels détruisent tout de même la maison de Walter Gregg, un simple habitant du village de Mars Bluff.
La famille Gregg fut dédommagé pour la perte de leurs maison, les blessures causés, ainsi que la perte d’entre 6 et 12 poulets.
Il était impossible de dénombrer le nombre exact de victimes parmi les poulets, leurs corps ayant étés volatilisés dans l’explosion.


David Fathi, radiations anecdotiques
1 mai 1962, Taourirt Tan Affela, Algérie



Le second test souterrain français a lieu à 150km au nord de Tamanrasset, en Algérie.
Les ministres de la Défense et de la Recherche Scientifique sont présents pour observer le succès de l’essai nucléaire.
Le confinement de la galerie ne tient pas à l’explosion et un nuage radioactif s’élève à 2600m d’altitude.
Une centaine de soldats et de personnalités, dont les deux ministres, sont irradiés.
Aucune étude n’existe concernant l’impact sur la population touareg locale.
Des 13 essais souterrains, supposés plus sûr que les tirs atmosphériques, quatre n’ont pas été confinés correctement.


David Fathi, radiations anecdotiques
29 Mars 1955 & 5 Mai 1955, Nevada Test Site, USA



Une série de tests est consacrée aux effets d’une explosion nucléaire sur divers aliments.
Les tests Apple-1 et Apple-2 évaluent entre autre l’effet sur des canettes et bouteilles de bières placées à des distances diverses du point d’impact.
Il est jugé que les doses de radiations sont acceptables pour une consommation d’urgence. Mais le rapport précise dans sa conclusion que le goût altéré par l’explosion, rend la bière impropre à la recommercialisation.
Malheureusement l’identité du goûteur n’est pas fourni dans ces documents.


Regardons des bombes exploser ensemble

L’artiste Clay Lipsky a produit une série à la fois très drôle et terrible. Imaginons qu’aujourd’hui, nous pourrions assister aux tests de bombes atomiques. On se placerait à une distance de sûreté et on photographierait l’évènement avec nos téléphones portables. Oui ! Du tourisme atomique ! Bonne idée, non ? (merci à @carinedolek pour la référence).



Clay Lipsky

Clay Lipsky



Clay Lipsky

Clay Lipsky


Et qu’adviendra-t-il de nos descendants ?

En Finlande, un groupe de chercheurs s’est interrogé sur le devenir des déchets radioactifs. Un complexe appelé « Onkalo » (cachette en finnois) doit stocker des résidus nucléaires à plus de 5km sous terre. Le chantier durera au total 150 ans. Le réalisateur danois Michael Madsen s’interroge sur l’avenir de nos génération futur. Les déchets radioactifs mettent 100 000 ans à se désintégrer. Si on les enfouis, comment empêcher les générations suivantes de creuser pour découvrir ce qui se cache dans « Onkalo » ? Combien de trous faudra-t-il creuser pour enterrer l’ensemble de nos déchets ? Le documentaire laisse transparaître une certaine absurdité à nos modes de vies, une impuissance des scientifiques. Les ouvriers sur le chantier ne verront jamais leur œuvre terminée, il n’existe pas de solution pour faire comprendre aux populations qui nous succèderont dans 100 000 ans qu’Onkalo est un lieu de perdition. Le nucléaire est un suicide collectif.