En 1991, la Fondation Hariri invite 6 photographes à documenter le centre ville de Beyrouth en ruines après un conflit armé de quinze ans. Parmi eux se trouve le photographe Gabriele Basilico dont les œuvres sont aujourd’hui exposées dans les ruines de Jumièges. Une belle mise en perspective.
Quand Gabriele Basilico arrive à Beyrouth en 1991, il est accompagné de Raymond Depardon, René Burri, Josef Koudelka, Fouad Elkoury et Robert Frank. Ensemble, ils doivent faire un portrait de la ville détruite avant sa reconstruction. En 1994, le photographe documentariste confie à Gabriel Bauret, commissaire de l’exposition à Jumièges : « Il s’agissait pour moi de vaincre ce sentiment de douleur que j’avais éprouvé dès l’instant où j’ai pénétré dans cette ville dont la beauté était aussi impressionnantes que sa destruction ». Il assimile la façade des immeubles criblée de balles à une maladie de peau. Il cherche à dessiner le visage de Beyrouth afin d’en comprendre son organisation et aider à sa reconstruction.
Dans son écriture photographique, Gabriele Basilico ne cherche pas à dramatiser la ruine, ni la « photogéniser ». Selon Gabriel Bauret, les images sont assez neutres. Mais ça ne veut pas dire pour autant que le travail est froid ou sans sentiment. Au contraire, le photographe écrivait : « À la photographie, parallèlement au témoignage de la folie des hommes, était confié un devoir citoyen, celui de contribuer à la construction de la mémoire d’une page d’histoire ».
Du 14 mars au 25 mai 2015
Gabriele Basilico – Beyrouth 1991 – Photographies
à l’Abbaye de Jumièges