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EXPO | « Face B. Image/Autoportrait » d’Esther Ferrer, au MAC/VAL

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Le MAC/VAL (Musée d’art contemporain du Val-de-Marne), à Vitry/Seine accueille Esther Ferrer pour une exposition imaginée autour de sa pratique de l’autoportrait depuis les années 1970. Photographies, collages, vidéos, installations… C’est jusqu’au 13 juillet 2014.

Note de la rédaction : ★★★☆☆



Esther Ferrer

Esther Ferrer, Les choses, version 2011. Série « Le livre des têtes ».
Photographie noir et blanc colorée à la main, collage, 76 x 66 cm.


L’artiste

Esther Ferrer est une artiste espagnole s’exprimant avant tout sur le terrain de la performance — en 1967, elle a rejoint le groupe art action ZAJ, qui s’inscrivait dans la lignée de Fluxus, Marcel Duchamp ou John Cage. Depuis les années 1970, à travers une œuvre mêlant différents médiums (vidéos, photographie, collages, installations…), elle manie l’absurde, l’humour et le conceptuel pour affirmer son engagement social et politique. Féministe, anarchiste, elle invite à une autre perception du monde qui passe, en ce qui la concerne, par une grande liberté de penser et de créer. Née en 1937, Esther Ferrer vit et travaille à Paris.


L’exposition

« Est-ce que toutes les images présentées dans cette exposition sont des autoportraits d’Esther Ferrer ? Curieusement, pour l’auteur — moi —, non ! Je n’ai jamais pensé faire des autoportraits. J’avais besoin d’un visage pour travailler le temps j’ai choisi le mien. Mais je peux dire que toutes les photographies de cette exposition sont des autoportraits malgré moi », explique Esther Ferrer avec son accent chantant dans l’introduction à cette exposition intitulée « Face B. Image/Autoportrait » et disponible, avec d’autres commentaires, en audioguide (gratuit, à demander à l’accueil). Et ce n’est effectivement pas dans un univers narcissique que l’artiste nous emmène. Exploitant la matière qu’elle a le plus facilement sous la main, elle-même, Esther Ferrer expérimente sans limite, avec une grande liberté créatrice et dans toutes les directions : la performance avec « Action corporelle » (deux vidéos de 1975 et 2013), où, dans la plus récente, elle explore avec un sérieux assez comique toutes les dimensions de son corps nu ; l’humour, avec « Le livre du sexe » et sa série de pubis de toutes les couleurs ; la provocation, avec ses « régurgitations » de pièces de monnaie, de carte bancaire ou de lettres de l’alphabet ; et une certaine poésie, avec ses têtes feuille de chou ou ses autoportraits version luxe, cousus de fils argentés.


Esther Ferrer, Autoportrait, 2013. Série « Le livre des têtes – je l’ai retrouvée ! »
Photographie noir et blanc, collage, 60 x 50 cm.


Face à ce foisonnement d’expériences et d’expressions, dont l’accrochage éclaté nous force à bouger, nous rapprocher, lever les yeux, bref appréhender physiquement cet univers singulier, deux grandes pièces calmes, interrogeant la notion de temps : Autoportraits dans le temps (1981-2014) et Autoportraits dans l’espace, du néant au néant (1987).
Deux installations complètent également l’exposition : « Regarde-moi et regarde-toi avec d’autres yeux » et « Dans le cadre de l’art », destinées à faire prendre conscience au visiteur de sa propre présence à côté de celle de l’artiste. En créant ces situations, celle-ci a souhaité nous proposer d’entrer, à notre tour, en performance.

En conclusion, une exposition étonnante et riche, qui engage à réflechir sur le Moi et son image. Pourtant, ne serait-elle pas, malgré son audace, un peu datée ? Il peut aussi s’opérer une certaine lassitude, devant une telle multiplication du même visage.


Esther Ferrer, « Face B. Image / Autoportrait » MAC/VAL
L’exposition d’Esther Ferrer au MAC/VAL. © Martin Argyroglo.


Le musée

Le Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, ou MAC/VAL, à Vitry/Seine, fut le premier musée à être exclusivement consacré à la scène artistique en France depuis les années 1950. En parallèle de sa collection d’œuvres, issues du fonds départemental d’art contemporain, il propose 3 à 4 expositions temporaires par an. Vastes salles lumineuses, jardin… C’est un lieu à découvrir, si ce n’est déjà fait !


Le bilan

Les raisons d’y aller

– Vous aimez l’art conceptuel, la performance, le transgressif
– Vous vous intéressez aux différentes formes que peut prendre l’autoportrait en photographie
– Vous êtes curieux !

Les raisons de vous en passer

– Vous n’êtes pas fan d’art contemporain



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« Face B. Image/Autoportrait », d’Esther Ferrer
Jusqu’au 13 juillet 2014
MAC/VAL
Place de la Libération, 94400 Vitry/Seine
Site internet : www.macval.fr

Horaires
Du mardi au vendredi de 10 h à 18 h
Le samedi, le dimanche et les jours fériés de 10 h à 19 h
Fermé le lundi
(Attention, clôture des caisses 30 min avant la fermeture du musée)

Tarifs
Plein : 5 € ; réduit (groupe de + 10 personnes, enseignants, seniors + de 65 ans) : 2,50 €.
Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque mois.
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Esther Ferrer, Autoportrait, 1968. Série « Le livre des têtes – autoportraits travaillés ».
Photographie noir et blanc, version luxe travaillée avec fils argentés, 40 x 40 cm.


Esther Ferrer, Sans titre, version 2011. Série « Le livre des têtes ».
Photographie noir et blanc, lettres, 60 x 50 cm.




Esther Ferrer, Autoportrait travaillé, version 2011. Série « Le livre des têtes – Hommage à Jérôme Bosch ».
Photographie noir et blanc colorée à la main, 60 x 50 cm



Esther Ferrer, « Face B. Image / Autoportrait » MAC/VAL
L’exposition d’Esther Ferrer au MAC/VAL. © Martin Argyroglo.



Esther Ferrer, « Face B. Image / Autoportrait » MAC/VAL

Esther Ferrer, Autoportrait dans le temps, 1981-2014. © Martin Argyroglo.

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