Jusqu’ au 4 mai, la Maison de la photographie Robert Doisneau de Gentilly accroche sur ses murs les images de Gérald Assouline. « Le ciel était si bas », un doux voyage dans l’Europe orientale.
Note de la rédaction : ★★★★★
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L’artiste
Gérald Assouline est un photographe-sociologue ou l’inverse. Il entremêle ces deux disciplines pour se plonger, via l’image, dans l’émanation humaine, rurale de préférence. Depuis presque quinze ans, il parcourt l’Europe orientale pour figer ce qu’il nomme « la friction des plaques historiques et culturelles ». Il retourne régulièrement dans cette partie de l’ex-bloc soviétique, de la Baltique au Blakans (Estonie, Ukraine, Pologne, Biélorussie,…) pour suivre la transformation de ces pays plongés au cœur de l’histoire du XXe siècle. Préférant une approche poétique, il documente à sa manière ces espaces et ces ambiances.
L’exposition
Investissant les deux étages de la Maison de la photographie Robert Doisneau, Gérald Assouline nous propose un voyage poétique, doux et historique. Par une soixantaine de tirages, il nous invite à découvrir son imaginaire et ses rencontres. Le voyage oscille entre flou, poésie et moments suspendus. La présence humaine y est souvent suggérée. Captant des regards, des attitudes, des postures, le photographe retranscrit l’âme et la mélancolie de ces pays traversés.
Car Gérald Assouline est un voyageur. Il aime passer. Son regard s’accroche à un détail ou même au vide. Ses images nous interrogent sur les traces laissées par ses pays de l’Europe orientale. Meurtris et souvent délaissés, ils sont des morceaux à la dérive entre deux continents. (les événements récents en Ukraine sont, malheureusement, là pour nous le rappeler). Cette part obscure se retrouve dans le titre de l’exposition « Le ciel était si bas » mais aussi dans les tirages présentés. Car oui, ces images sont profondes, sombres mais belles. Le photographe aime les faibles lumières où tout n’est que nuances de gris. Le jour défile, la nuit se fige et la vie se déroule.
Par sa scénographie, l’exposition nous offre des temps variés et une visite construite et rythmée. Au départ, un accrochage linéaire nous invite au déplacement et au voyage. Les images sont alors perçues comme des fenêtres ouvertes sur le paysage qui défile. Les murs accueillent, par la suite, des compostions plus éclatées. Les photos nous suggèrent alors un kaléidoscope de détails épars. Les éléments graphiques de la ville alternent avec le vide des campagnes. L’intimité des rencontres dialogue avec l’anonymat urbain. Car comme l’écrit Gérald Assouline, « mon regard est à la frontière entre le réel et l’imaginaire ou entre la réalité et la fiction ». Cette dualité se retrouve dans cette exposition et dans ses vitrines présentant les à-côté (poèmes, écrits, images chinées, films). Une exposition pour s’évader un peu plus loin.
Le musée
La Maison de la photographie Robert Doisneau ouvre ses portes en 1996, à Gentilly, ville de naissance du célèbre photographe. Petite et délicieuse bâtisse, elle programme quatre expositions par an. La qualité plus que la quantité. Par ailleurs, depuis plus de dix ans, au travers le projet « La photographie à l’école », elle fait cohabiter les images et le jeune public. Elle constitue donc une alternative construite aux institutions parisiennes. A découvrir.
Le bilan
Vos raisons d’y aller
– Vous aimez les voyages suggérés et poétiques
– Vous êtes un amateur invétéré de photographie noir et blanc
– Vous voulez sortir de Paris et nous n’avez pas peur de passer le périf.
Vos raisons de vous en passer
– Vous n’aimez pas les lieux intimistes
– Vous cherchez l’anonymat des foules
– Vous êtes flemmard
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« Le ciel était si bas », de Gérald Assouline
Jusqu’au 4 mai 2014
La Maison de la photographie Robert Doisneau
1, rue de la division-du-Général-Leclerc 94250 Gentilly
Site internet : http://www.maisondelaphotographie-robertdoisneau.fr/
Horaires
Mercredi, vendredi et samedi 12 h à 19 h
Le dimanche de 14 h à 19 h
Fermé le lundi, mardi, jeudi et jours fériés
Tarifs
Plein : 2 € ; réduit (groupe de + 10 personnes, étudiants, chômeurs, retraités) : 1 €. Gratuité pour les – de 18 ans
Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque mois.
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