L’exposition ne passe pas tout à fait inaperçue : la rétrospective Henri Cartier-Bresson au Centre Pompidou attire déjà les foules désireuses de percer le mystère du génial photographe.
Chine. Shanghai. Mouvement de foule devant une banque. Janvier 1949
Note de la rédaction : ★★★★☆
Les raisons d’y aller
– Une exposition bien construite
– Les toutes premières images de Cartier-Bresson (et les dernières aussi)
– Des documents qui sauront surprendre ceux qui connaissent bien les photographies de HCB.
Les raisons de vous en passer
– Une exposition très dense, il peut être difficile d’identifier les chefs-d’œuvre noyés dans le nombre de photos présentées.
– Votre agoraphobie vous tient à distance des grands évènements.
Le photographe
L’oeuvre de Henri Cartier-Bresson (1908-2004) s’étend sur plus de 50 années : des premiers voyages en Afrique (1926) jusqu’à l’arrêt du photoreportage (dans les années 70), il a couvert les grands moments historiques de son siècle (il est l’un des fondateurs de l’agence Magnum) et accompagné quelques grands moments esthétiques de l’histoire de la photographie (photo moderniste, surréalisme, photo humaniste).
Rue de Vaugirard.
L’exposition
Les commissaires d’exposition (Clément Chéroux et Julie Jones) se sont donnés plusieurs objectifs : présenter une rétrospective très complète de l’oeuvre de HCB, et la redécouper en différentes périodes qui, chacune, montrerait un Cartier-Bresson différent.
La vraie question sur une telle exposition-fleuve (plus de 500 photographies, documents et dessins) est de savoir comment elle peut s’adresser aussi bien à un public qui découvre Cartier-Bresson qu’à un public qui connaît bien ses photographies.
Pour les premiers, ceux qui découvrent, il faudra être patient : une masse énorme de documents, des tirages souvent de petite taille (parce que d’époque), une déambulation labyrinthique assez ampoulée. L’œuvre est découpée en tant d’ensembles (tout à fait pertinents d’ailleurs) que, pour saisir le génie du photographe, il va falloir se plonger dans la lecture des nombreux textes d’accompagnement.
Les jambes de Martine, 1967
Pour les seconds, les connaisseurs, vous serez accrochés par quelques perles et à-côtés plus méconnus de l’œuvre : le mystère de l’enfant perdu, les apparitions cinématographiques de HCB, les poses alanguies des Cubaines, les à-côtés de certaines photos (celle de la prisonnière d’un camp reconnaissant la femme qui l’a dénoncée), des images en couleur, etc. Et l’exposition déroule l’œuvre jusqu’au silence photographique et au retour au dessin.
Chacun de nous a son Cartier-Bresson, avec ses périodes favorites et ses photographies parfaites : l’exposition du Centre Pompidou vous fera forcément découvrir quelques faces cachées du photographe. Peut-être pourrait-il être sage d’attendre quelques semaines, le temps que la fréquentation se tasse un peu, et pour les visiteurs qui cherchent une vision plus générale, choisir une visite guidée.
Toutes les photos : Henri Cartier-Bresson
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Henri Cartier Bresson
au Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris.
Jusqu’au 9 juin 2014.
Horaires
De 11 h à 21h tous les jours sauf le mardi.
Tarifs
Tarif plein : 13 € ou 11 € selon période / tarif réduit : 10 € ou 9 € selon période.
Site internet : centrepompidou.fr
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France. Paris. Place de l’Europe. Gare Saint-Lazare. 1932.