Partir c’est mourir un peu, et Marie Mons l’a pris au pied de la lettre. Et mourir c’est renaître. Pour son séjour à Seyðisfjörður en Islande, la photographe a choisi de se laisser porter par son environnement, de l’absorber et d’en restituer le golem. Elle a investi le territoire, le paysage, le village, les habitants, pour faire émaner une nouvelle identité, Aurore Colbert.
Toutes les images, © Marie Mons
Marie Mons a passé l’hiver à Seyðisfjörður, village islandais réputé mystique, encadré par trois montagnes, et privé de soleil cinq mois durant. Au bord des fjords, entre rituels chamaniques, vie sociale et pulls locaux, elle a créé de toutes pièces, fictives et réelles, un nouvel être nourri du hasard et des signes qu’elle a bien voulu interpréter : Aurore Colbert, vrai faux monodrame dont les habitants du village sont devenus les acteurs.
Dans son livre à paraitre, elle raconte comment, une journée de janvier, Marie Mons est devenue Aurore Colbert :
« Mardi 26 janvier 2016
Hier, j’ai voulu en savoir plus sur mon passé. Gwen le Pigeon m’a tiré les tarots et j’ai choisi, à l’aveugle, la carte du diable. Je l’ai interprété comme une renaissance, une parenthèse par rapport à ma vie parisienne. Samedi dernier, à la fête viking Þorrablót, Sigurður Gunnarsson a mentionné le divin, essayant de définir la principale motivation qui poussait les artistes à créer. Dorénavant, j’ai décidé de le prendre pour acquis et écouter le divin des cartes. Je ne mentionnerai donc plus mon passé. Dès mon arrivée en Islande par le bateau, mon histoire commence, je suis née dans la mer du Nord sous le nom d’Aurore. »
Son site Internet : mariemons.fr. Le livre de la série « Aurore Colbert » est à paraitre chez ARP éditions.