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LIVRE | MiRelLa, Fausto Podavini

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Projeté lors de la dernière édition du festival de photojournalisme Visa pour l’Image à Perpignan, « MiRelLa », du photographe italien Fausto Podavini, montre une guerre d’un autre type : celle, silencieuse et perdue d’avance, contre la maladie d’Alzheimer. Grâce à une collecte sur Kisskissbankbank, « MiRelLa », le livre, est aujourd’hui disponible.

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L’incroyable lien

« Je n’oublierai jamais ce jour. J’étais en voiture, de retour d’une prise de vue en Campanie avec d’autres photographes. L’un de mes amis proches, un infirmier, m’a appelé pour me donner les résultats des examens de Luigi : démence sénile légère. Ni ma sœur ni Mirella ni moi n’avions la moindre idée de ce que cela voulait dire. Pas plus que “maladie d’Alzheimer”. »

Fausto Podavini date de ce jour la naissance du projet « MiRelLa », qui fut pourtant entrepris plus tard. Il lui a fallu expérimenter plusieurs niveaux de perception pour comprendre comment il voulait, comment il devait traiter ce sujet. « “MiRelLa” a pris forme quand j’ai pris conscience de ce que j’avais sous les yeux chaque jour mais que, peut-être, je considérais comme normal : l’incroyable lien qui unissait Mirella et Luigi, simple et fort, comme des sentiments à peine éclos : spontané, sincère, puissant. »

Le sourire de Luigi

L’émotion ressentie devant l’écran géant du festival Visa pour l’Image, en septembre dernier à Perpignan, où ce sujet a été projeté, est intacte à la découverte du livre. Au fil des pages et des images en noir et blanc se déroule la vie de tous les jours d’un couple âgé. Elle, solaire, déterminée, active dans ses gestes, ses regards, son attention aux détails. Lui les yeux figés, la bouche tombante, presque toujours immobile, le geste arrêté. Les photographies, dont certaines prises avec distance, laissent percevoir non seulement l’énergie que déploie Mirella pour maintenir une vie normale, à la fois pour elle et pour Luigi, mais aussi sa tendresse, son infinie patience et sa douceur face au compagnon de plus de 40 ans qui s’enfonce chaque jour davantage dans un monde de plus en plus inaccessible. Sur quelques images, on voit le découragement de Mirella. Sur une, et une seulement, on voit le sourire de Luigi.

L’hommage

La graphie du titre renvoie à des notes de musique — mi, ré, la — qui, pour le photographe, compose un refrain lancinant reflétant la routine qui domine ce quotidien. Commencé comme un projet personnel, « “MiRelLa” a aussi été réalisé pour hurler sans crier ou crier silencieusement. (…) C’est un travail qui raconte une maladie et des conditions de vie communs à beaucoup de familles dans le monde, indépendamment de leur niveau social, de leur nationalité. » Hommage d’un fils à sa mère, « MiRelLa » en est également un à tous ces « accompagnateurs » : le sous-titre du livre est : « Une histoire sur Alzheimer et sur l’amour ».

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« MiRelLa », de Fausto Podavini.
SilvanaEditoriale, 25 €. Edition spéciale et limitée (100 exemplaires) dans un coffret : 50 €.
Disponible sur le site de Fausto Podavini : faustopodavini.eu
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