Lors d’un reportage pour la chaîne Arte, la réalisatrice Elisabeth Kapnist, le traducteur Valery Kislov et l’écrivain Olivier Rolin, ont tenté de retrouver la trace des 30 000 livres disparus de la bibliothèque de Solovski, archipel russe où se situait un des premiers Goulag. Solovski – La bibliothèque disparue raconte cette enquête dans les vestiges du système soviétique à travers les photographies de Jean-Luc Bertini et le texte d’Olivier Rolin.
Les auteurs
Jean-Luc Bertini est photographe. Différentes séries de l’artiste décrivent géographie et population par le prisme d’un itinéraire, comme Line 29 qui suit l’itinéraire du bus 29 de la RATP ou bien Kilomètres Est qui fait le tour de l’Europe de l’Est.
Olivier Rolin est un écrivain français. Ses romans font le récit des espoirs, des révolutions communistes et du désœuvrement à travers l’histoire et la géographie.
Le livre
Si ce nom nous est inconnu aujourd’hui, l’archipel Russe Solovski a abrité l’un des premiers et des plus terribles Goulag du système soviétique. Paradoxalement, par la déportation de nombreux membres de l’intelligentsia, ce camp est devenu un important lieu de culture, avec ses pièces de théâtre et sa bibliothèque. Cette dernière, qui comprenait des ouvrages rares de la littérature Russe et mondiale, a aujourd’hui disparu. Il semble alors que le paradoxe de Solovski se soit inversé : si l’archipel est maintenant libre, la culture l’a déserté.
Le livre Solovski – La bibliothèque disparue raconte l’enquête pour retrouver la trace de ces livres disparus. Les photographies de Jean-Luc Bertini décrivent le quotidien des nouveaux habitants de cet ancien Goulag, entre le monastère à nouveau occupé par des moines et l’architecture fonctionnelle soviétique. Le texte d’Olivier Rolin nous guide dans ces lieux tout en nous racontant leur passé.
La mise en page qui décadre les images dans la page et les éloigne les une des autres, rend bien compte de l’isolement provoqué par l’hiver, période pendant laquelle les îles ne sont plus accessibles par la mer. Cela est également le signe de la fracture historique et culturelle subie par Solovski.
En savoir plus :
Solovski – La bibliothèque perdue, Jean- Luc Bertini et Olivier Rolin
Le bec en l’air éditions
24 euros
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