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Vivian Maier est-elle une artiste ?
Cette année, le monde de la photographie a beaucoup entendu parler de Vivian Maier. Entre l’exposition au Jeu de Paume de Tours, le documentaire racontant sa vie et les nombreuses foires où ses tirages étaient vendus, l’histoire de cette baby-sitter dont on découvre le travail photographique de façon posthume a passionné les foules.
Néanmoins, le travail de Vivian Maier se retrouve aujourd’hui dans une controverse suite à un article du critique d’art Richard B. Woodward dans The Wall Street Journal.
Vivian Maier, de son vivant n’a développé que très peu de photographies. L’essentiel des œuvres que nous connaissons aujourd’hui a été développé par des laboratoires spécialisés, financés par John Maloof, agent immobilier ayant acheté les archives de Vivian Maier dans une vente aux enchères. Seules ces images développées de façon posthume sont présentes sur le marché, alors que le peu de tirages « vintage » développés par l’artiste restent en dehors du circuit. Quel problème cela pose-t-il ?
Le métier de photographe ne se résume pas seulement à la prise de vue. Lorsqu’une image est capturée, il faut dès lors l’interpréter, c’est-à-dire la développer. Dans son article, Richard B. Woodward fait l’analogie avec le métier de compositeur : une fois que la partition est écrite, il faut indiquer comment la jouer, sinon l’œuvre n’est pas complète. Avec la photographie, c’est la même chose.
Aux yeux des institutionnels aujourd’hui, Vivian Maier ne peut être considérée comme un artiste du XXe siècle. En l’absence de tirages d’époque, son œuvre apparaît comme non achevée. Aucun musée n’achète ses tirages contemporains, ce que déplore John Maloof.
Vivian Maier est-elle donc une véritable artiste ? Le public répond oui, les institutionnels non. Chacun y va de son jugement. Le débat est ouvert.
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