[box]Cet article fait partie du dossier de la semaine du 21.10.13 : Nouveaux regards sur l’Afrique[/box]
Du 16 au 20 octobre, Londres accueillait l’édition n°1 de la première foire dédiée à l’art contemporain africain : 1:54, dit « one fifty four ». 1 continent et 54 pays, le message est clair : l’Afrique est un espace de diversité artistique et ne se cantonne pas aux arts premiers. Focus sur un évènement mondial qui met en avant l’art africain dans tout sa pertinence. Sortons des idées reçues et découvrons un art jeune, moderne et en avance sur son temps !
Edson Chagas
Une foire qualitative
Créé par Touria el Glaoui, fille du célèbre peintre Hassan el Glaoui, 1:54 a accueilli 70 artistes répartis sur 17 galeries soigneusement sélectionnées à la Sommerset House : Art Lab Africa, basé au Kenya, cohabite avec la galerie malienne Carpe Diem ou le Musée d’art moderne de Guinée Équatoriale, mais aussi la galerie italienne Continua. Les acteurs internationaux se retrouvent autour des artistes africains, qu’ils soient basés sur ou à l’extérieur du continent, dont de nombreux photographes : Malick Sidibé, Sammy Baloji, François-Xavier Gbré, Nestor Da, Edson Chagas et bien d’autres. Les œuvres se vendent entre 1 200 et 350 000 euros.
Fabrice Monteiro
L’art contemporain africain a la cote
La foire 1:54 s’est tenue au même moment que la Frieze de Londres, l’un des plus grands rendez-vous d’art contemporain au monde. Pour Paul Hewitt, directeur stratégique des nouveaux marchés chez Christie’s, le message est clair : « Le fait que 1:54, première foire internationale jamais consacrée à l’art africain, ait lieu à Londres durant la Frieze, envoie un message clair : l’art africain est aujourd’hui un marché à la croissance rapide. » On se souvient d’ailleurs du sacre de l’artiste angolas Edson Chagas lors de la Biennale de Venise 2013 ( il a été récompensé du Lion d’Or pour sa série « Luanda, Encyclopedic City »), signe que le monde de l’art contemporain accorde une véritable reconnaissance à ce secteur en croissance.
Un programme de conférences et d’ateliers a été mis en place par Koyo Kouoh, directrice de la Raw Material Company (un centre d’art à Dakar). Les noms des conférences organisées ne laissent aucun doute sur le rôle d’information que s’est donné la foire 1:54 : « Marché, économies et galeries : la genèse des nouveaux marché » ou encore « Comment constituer une collection d’art contemporain africain ? » ont pour objectif assez clair de former le potentiel collectionneur à une culture de l’art contemporain africain.
Jean-Claude Moschetti
À quand une foire en Afrique ?
Malgré l’excellente sélection d’artistes et de galeries, un seul regret subsiste vis à vis de la foire 1:54 : son implantation en territoire européen. La fondatrice de l’évènement le reconnaît bien volontiers, évoquant la faiblesse du marché. Elle se fixe néanmoins l’objectif d’y arriver, un jour. L’artiste Romuald Hazoumè explique, dans Jeune Afrique : « Les nouveaux riches africains achètent des Bentley, on a une culture de la frime. On n’a pas compris que la culture c’est le meilleur investissement. Au bout d’un an la voiture est cassée, et elle ne dit rien sur nos racines. Alors que l’art ou un musée va porter notre monde pour des générations. »
Le bilan de cette première édition est unanime : chacun salue l’initiative et loue la qualité de la sélection artistique. En attendant la 2e édition, qui aura lieu pendant la Frieze de New York en mai 2014, on vous laisse découvrir une sélection de photographes ayant exposé lors de l’évènement.
Leonce Raphael Agbodjelou
Nestor Da
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