À partir du 14 novembre, la célèbre foire Paris Photo ouvrira ses portes. Collectionneurs et amateurs se presseront sous la nef du Grand Palais pour visiter les stands des galeries photo françaises et internationales qui participent à ce qui est devenu une manifestation incontournable du milieu de la photographie dans le le monde : en 2012, le Grand Palais a accueilli 54 000 visiteurs. Pour cette 17e édition, ce sont 136 galeries et 28 éditeurs spécialisés en photographie qui vous attendent, et une entrée fixée à 28 euros… Que trouverez-vous à Paris Photo cette année ? Et est-ce que ça vaut le coup d’y aller ?
Lauren Semivan
Branches, 2011
Un rendez-vous professionnel
Paris Photo est avant tout un rendez-vous professionnel : une foire de photographies, c’est-à-dire un marché. Galeristes et collectionneurs s’y rencontrent. Les galeristes présentent leurs artistes, les collectionneurs achètent les œuvres. Pour beaucoup de galeries, Paris Photo reste un évènement incontournable. S’il constitue bien souvent une très grosse dépense (à partir de 30 000 euros le stand sur 4 jours), il reste aussi l’une des plus importantes sources de chiffre d’affaires, et pour cause : les collectionneurs internationaux sont toujours au rendez-vous.
Néanmoins, toutes les galeries n’ont pas le privilège de pouvoir s’offrir un stand sur Paris Photo. Outre le prix qui est un premier obstacle, il faut aussi pouvoir passer à travers les filets du comité de sélection. Chaque année, 9 galeristes se réunissent et jugent la validité des projets proposés. Guido Costa, Howard Greenberg, Edwynn Houk, Tim Jefferies, Yossi Milo, Timothy Persons, Renos Xippas et Thomas Sander constituent le comité de sélection, bien qu’ils soient tous exposants au sein de cette même foire.
Quel programme pour les amateurs ?
Mais Paris Photo comporte aussi des évènements parallèles à la simple vente d’œuvres.
Tout d’abord, 28 éditeurs occupent le centre du Grand Palais. De nombreuses signatures de photographes auront lieu, attirant ainsi les amateurs de photographies et les collectionneurs en herbe. Quelques moments de signatures : Sophie Calle sur le stand de Xavier Barral, Martin Parr chez Magnum, Dorothée Smith chez Filigranes, Joan Fontcuberta chez Mack, Duane Michals chez Esther Woerdehoff et Sarah Moon pour Actes Sud.
Trois expositions s’installent également dans ce centre névralgique de la photographie. Le visiteur pourra admirer la collection privée de Harald Falckenberg, collectionneur hambourgeois, faites d’œuvres contemporaines autour de l’art multimédia. On pourra découvrir les acquisitions récentes de l’Instituto Moreira Salles de Rio (Brésil), de l’Art Gallery of Ontario de Toronto (Canada) et du Museum Folkwang d’Essen (Allemagne). Ensuite, on pourra se plonger dans l’exposition « Livre Ouvert », issue de la collection de Martin Parr, présentant un ensemble de Protest Photo Books, pamphlets photographiques liés aux soulèvements contestataires, de la 2e moitié du XXe siècle jusqu’à nos jours.
Les partenaire de Paris Photo (J.P. Morgan, BMW, Leica et SFR) ont également chacun leur espace d’exposition.
Enfin, un programme de conférences s’étale sur les 4 jours d’évènements et proposent des thèmes de réflexion autour de la photographie tels : « La photographie, la peinture, les limites ? » ou encore « La photographie à l’épreuve du monde ».
Paris Photo, donc ? Pléthore d’images, une plongée dans le paysage photographique contemporain. Chacun décidera si ça vaut le coup de mettre 28 euros pour une entrée. Découvrez ci-joint une sélection d’images parmi celles qui seront mises en vente.
Pedro Motta
Arquipélago#2 006, 2008-2010
Témoignages de professionnels : Allez-vous à Paris Photo ? Pourquoi ?
Cédric Delsaux, photographe : « Oui j’y vais et même tous les jours… Je fais partie des petits chanceux qui ont un pass. Je fais une signature sur le stand de Xavier Barral le vendredi. Du coup je me donne 2 heures par jour de visite… Au delà c’est la saturation assurée ! »
Alain Bisotti, directeur d’exploitation, marketing et communication – Hôtels Paris Rive Gauche : « Oui, je vais à Paris Photo. Tout d’abord, même si c’est futile, j’adore déambuler sous la coupole du Grand Palais. J’avoue que j’ai rarement des gros coups de cœur lorsque je viens à Paris Photo, mais cela me permet de m’imprégner de pleins d’images. Je suis sûr que mon inconscient réussit à extraire la substantifique moelle, à condition d’éviter la foule, bien sûr… De plus, depuis des années, je ne veux pas rater le stand d’Esther Woerdehoff ! » (la Galerie Esther Woerdehoff est partenaire d’Hôtels Paris Rive Gauche sur le prix photographique PHPA).
Stéphane Couturier
Salvador da Bahia, Photo 3, Iguatemi District, 2011-2012
Marc Pussemier, libraire au 29: « Je ne sais pas encore si je vais y aller. Je n’ai pas d’invitation, et je n’ai pas le temps de me battre pour en avoir une. Cela dit, c’est intéressant de s’y rendre, surtout le soir du vernissage. On rencontre beaucoup de monde. Il faut ensuite revenir une autre fois pour voir les photos, même s’il y en a trop et que l’on fait vite une indigestion d’images. Du coup, je vais surtout me concentrer sur les salons off qui sont aussi intéressants, sur les manifestations Off Print et autres lieux où sont présentés les livres de photos : pour y dénicher des pépites. »
Caroline Stein, partenariats et relations institutionnelles – Central Dupon Images : « Oui, j’y serai ! Pour m’immerger dans la création, revoir des galeries qui œuvrent historiquement pour la photo, découvrir des talents, contemporains ou non, et poursuivre ce fabuleux lien humain, de rencontres et de partage autour de cette passion commune ! L’attrait de l’international est aussi un axe majeur de mon parcours… »
Ina Jang
« this comment has been deleted », 2013
Oriane Bonifassi, chargée de projets photographiques – SFR Jeunes Talents : « Paris Photo, c’est un foisonnement de talents à découvrir au gré d’une promenade sous la verrière du Grand Palais. C’est un émerveillement de couleurs ou de noir et blanc qui scintillent dans l’hiver qui s’installe sur Paris. C’est ma lumière du moment et je ne manquerai en aucun cas ce beau rendez-vous photographique. »
Aurélie Tisseyre, collectionneuse et galeriste Hold Up Photo : « Je vais à Paris Photo mais pas de manière systématique. Je n’y ai d’ailleurs que rarement acheté des tirages, car j’aime prendre mon temps lorsqu’il s’agit de dépenses conséquentes. Je n’éprouve pas le besoin de faire flamber ma carte de crédit et que cela se sache, ce qui est souvent le cas sur les salons. Au contraire j’aime qu’on consacre du temps à mon acquisition, ne pas me sentir uniquement comme un client mais qu’on m’explique le travail de l’artiste ou le contexte du tirage. A Paris Photo, vu le prix d’un stand, les galeries sont relégués au rang de marchands et n’ont qu’une idée en tête : ne pas perdre (trop) d’argent. Je dépense chaque année, à titre personnel ou pour le compte de tiers, une belle somme et j’aime qu’on y mette les formes. Cela peut sembler très narcissique mais le collectionneur l’est souvent et aime qu’on le considère. Je n’achète pas de l’art comme je vais au supermarché, ce à quoi s’apparente de plus en plus Paris Photo.
J’y vais donc surtout à titre de conseil pour des amis collectionneurs ou des collectionneurs étrangers qui s’y connaissent peu ou pas assez en photographie ou qui souhaitent être accompagnés dans leur démarche, pour les aider à s’y retrouver dans la pléthore de propositions. Nous finalisons l’achat parfois dans les semaines qui suivent. »
Site internet : parisphoto.com
Edward Weston
Nude, 1936
Hans-Christian Schink
1/05/2010, 5.46 pm – 6.46 pm, S 06°26.486’ E039°27.776’, 2010
Trine Søndergaard
Interior #36, 2013
Ken Kitano
our face, 34 children in the old city quarters of Kashgar September 7, 2010
Irving Penn
Football Face, New York, 2002
Rinko Kawauchi
Untitled, from the series « Ametsuchi », 2013
Cig Harvey
The Pomegranate Seeds, Scout, Rockport, Maine, 2012
Elijah Gowin
Fall 10, 2008
Joakim Eneroth
Retitled #7 série Short Stories of the Transprent Mind, 2010
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