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Galeriste cherche photographe (pour relation durable)

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Christian Tagliavini, Cartes

Pour les jeunes photographes, entrer dans une galerie est un sésame difficilement accessible. Alors que beaucoup d’entre eux se mettent en tête de démarcher les galeries, book à la main et patience en bandoulière, les réponses obtenues sont souvent décourageantes et se résument au sempiternel « Envoyez-nous un e-mail ». Difficile de trouver une galerie en envoyant des bouteilles à la mer. Mais les galeries, elles, comment trouvent-elles leurs photographes émergents ? Comment les sélectionnent-elles ? Dans le flot d’e-mails qu’elles reçoivent ? Certainement pas. Our Age Is Thirteen était à Unseen, foire dédiée à la photographie émergente qui s’est déroulée du 26 au 29 septembre à Amsterdam. Nous avons interrogé les galeristes sur leur processus de recrutement.

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Les circuits de visibilité

Pour beaucoup de galeries, la recherche d’artistes émergents se fait sur des circuits de visibilité tels les festivals, les soutenances de projets de fin d’année en écoles d’art, les publications professionnelles ou les lectures de portfolios.
Helga Weckop, de la galerie Conrads, à Düsseldorf, explique : « Habituellement nous cherchons nos artistes émergents nous-même, à la sortie des écoles d’art. Parfois il arrive qu’une personnalité reconnue du monde de l’art nous présente quelqu’un, mais c’est rare. »
Il est intéressant de noter la notion de « recherche » d’artistes. Pour la galerie, il est indispensable de représenter des artistes confirmés comme des artistes émergents, qui sont un gage d’ouverture et de nouveauté pour les collectionneurs.

Suivre les artistes, oui, mais sur le long terme

Christine Ollier, directrice de la galerie les Filles du Calvaire, à Paris, suit les photographes qui l’intéressent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années avant de les intégrer. La galerie a besoin de voir comment un travail évolue sur le long terme. En effet, il ne suffit pas d’aimer un artiste ou de le trouver intéressant. L’œuvre du photographe doit s’inscrire dans une démarche pertinente, et celle-ci est souvent confuse dans le cas des jeunes artistes puisqu’elle se confirme dans le temps. Plus que représenter le photographe, la galerie aura un rôle dans la production de ses futures séries et, dans ce cadre, elle a besoin d’avoir une vision approfondie de la démarche de celui qu’elle soutient. Les séries vont et viennent en fonction des effets de mode du marché, mais la démarche artistique, elle, demeure le socle sur lequel tout se construit. La galerie Esther Woerdehoff, à Paris, représente depuis plusieurs années Christian Tagliavini, qui a eu un succès énorme avec sa série 1503. La galerie a évidemment réinvesti dans son travail suivant, Carte, très coûteuse en terme de production, et qui n’a pas du tout rencontré le même écho que la première. Parier sur un jeune photographe est un risque certain pour toutes les galeries. Mais c’est un risque qu’elles sont prêtes à prendre pour les quelques artistes dont la démarche est exceptionnelle.

Le rapport humain

Enfin, le critère le plus important d’entrée dans une galerie reste le rapport humain entre le galeriste et l’artiste. Sabrina Amrani, directrice de sa propre galerie, nous confie : « Un galeriste et son artiste, c’est comme mari et femme : ils traverseront ensemble les bons moments comme les mauvais. » Plus qu’apprécier un travail, le galeriste doit y croire profondément afin de pouvoir soutenir le photographe.

Finalement, trouver une galerie n’est pas tellement une question de « démarchage » pour le photographe. Les galeries ont chacune leur processus de découverte. Et même s’il y a quelques exceptions qui confirmeront la règle, tout reste une histoire de rencontre.

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Christian Tagliavini, 1503

Christian Tagliavini, 1503

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