J. Bennett Fitts est un photographe paysagiste. Cela ne fait aucun doute. Ses différentes séries s’attachent à dénoncer la destruction de la nature par l’homme : il photographie des piscines désaffectées, des palmiers morts, des arbres dans un environnement urbain.
J. Bennett Fitts, Golf
Mais contrairement aux grands paysagistes environnementaux comme Edward Burtynsky, Daniel Beltra ou Michael Wolf, J. Bennett Fitts veut photographier un environnement plus banal, quotidien, celui que l’on voit tous les jours. En ce moment, ce photographe américain expose à la Kopeikin Gallery, à Los Angeles, sa série : Industrial Landscap[ing].
Sortir du sensationnel
La photographie de paysage à visée environnementale a longtemps été marquée par des images sensationnelles comme celles d’Edward Burtynsky, de Daniel Beltra ou de Michael Wolf. Ces photographies de grande échelle ont dénoncé les ravages faits par l’industrialisation sur la nature. J. Bennett Fitts a le même objectif de dénonciation : il est convaincu de l’importance de prendre soin de notre environnement. Mais il n’emploie pas la même démarche photographique. Plutôt que de photographier du spectaculaire, il se concentre sur le banal, sur ce qui est envisageable à échelle humaine. Que ce soit la piscine d’un motel, un terrain de golf ou les quelques arbres devant la façade d’un magasin, J. Bennett Fitts intègre à ses images une forte valeur esthétique, sans pour autant s’éloigner de son propos environnemental.
J. Bennett Fitts, Golf
L’esthétisme et l’engagement
Impossible de défendre une cause sans s’adresser au plus grand nombre. Mais comment atteindre un maximum de personnes ? Pour J. Bennett Fitts, il faut passer par l’esthétisme. Peu importe l’image, si elle est belle, n’importe qui peut s’y plonger et se sentir concerné. Voilà sa devise. Et ses trois séries n’échappent pas à la règle. Les piscines abandonnées de No Lifeguard on Duty sont systématiquement photographiées au coucher du soleil. Dans Golf, les terrains sont capturés de nuit, tels des décors de film d’horreur. Et dans la série Industrial Landscap[ing], les arbres en univers urbain sont photographiés comme des êtres vivants délaissés.
J. Bennett Fitts dit s’intéresser à la photographie de paysage depuis ses débuts. Sa volonté de témoigner des changements topographiques va de pair avec sa démarche photographique. Photographier le banal n’est pour lui qu’une façon de documenter ce que chacun voit près de chez lui. Et peut-être qu’en le mettant en valeur, cela provoquera une prise de conscience chez chacun d’entre nous.
Site internet : jbennettfitts.com
J. Bennett Fitts, No lifeguard on duty
J. Bennett Fitts, industrial landscap[ing]
J. Bennett Fitts, industrial landscap[ing]
J. Bennett Fitts, industrial landscap[ing]
J. Bennett Fitts, industrial landscap[ing]
J. Bennett Fitts, industrial landscap[ing]
J. Bennett Fitts, industrial landscap[ing]
J. Bennett Fitts, No lifeguard on duty