Robert Overweg, artiste, plasticien, mais surtout photographe dans les mondes virtuels, a exploré les confins des univers de jeux vidéo, cherchant à en définir les frontières. Découvrez sa série « The End of Virtual World ».
La capture d’écran dans les jeux vidéo
Cette pratique, qui a émergé dans les sphères artistiques au milieu des années 2000, s’est beaucoup répandue sur Internet. D’abord par les « gamers » qui postent leurs exploits sur les forums, puis des artistes qui, comme Robert Overweg, se sont détachés des règles du jeu pour explorer l’univers virtuel avec un regard documentaire. En France, nous connaissons bien le travail de Thibault Brunet qui, pendant plusieurs années, s’est baladé dans le jeu GTA Vice City pour y créer des images picturales et poétiques. Robert Overweg a réalisé plusieurs série dans des jeux tels que Left 4 dead (un jeu de survie parmi des zombies), Mafia 2, jeu d’action, Half Life, Counter Strike et Modern Warfaire, des jeux de tirs avec un point de vue subjectif, c’est-à-dire que le joueur voit l’action à travers les yeux du protagoniste : la capture d’anomalies dans ces jeux, des images des prostituées virtuelles ou des villes où les escaliers vous mènent au ciel. Sa série « The End of Virtual World » rassemble des captures des frontières d’univers de différents jeux.
« The End of Virtual World »
Dans un jeu vidéo, les univers où évoluent les joueurs sont très (très) grands. Plusieurs centaines d’heures sont souvent nécessaires pour parcourir ces contrées d’un bout à l’autre. Robert Overweg a ici photographié les frontières de ces mondes qui semblent infinis. Dans la plupart des images, on les regarde une première fois assez rapidement. Puis en posant son regard, on scrute le paysage. Une route qui s’arrête, le bout d’un morceau de pelouse, un tunnel, un rue qui donne sur la mer, les images semblent être tirées d’une ville abandonnée sans queue ni tête : non, vous n’irez pas plus loin. Comme un travail inachevé, on note des arrêts de matière sur le pavé, des lignes de haute tension qui disparaissent derrière la pelouse, une voie de chemin de fer barré.
Si cette série explore au premier degré les frontières physiques des mondes virtuels, elle parle aussi — sur un second plan — des limites de ces univers conçus par la main de l’homme. Si grands soient-ils, ce sont des univers forcément limités. Robert Overweg exposera bientôt en France. Dès qu’on a des infos, on vous en parle !
Site internet : shotbyrobert.com