Une mère qui voulait montrer à sa fille la vitesse à laquelle une photo peut se diffuser sur internet, se fait dépasser par sa petite leçon.
Au Colorado, une mère a tenté d’expliquer à sa fille adolescente Amia pourquoi elle ne pouvait pas avoir de compte Facebook et Instagram. Pour elle, les photos se diffusent beaucoup trop vite sur internet et peuvent échapper à notre contrôle. Pour illustrer son propos, elle lui propose une expérience. Elle photographie Amia tenant une pancarte où il est écrit : « 18/03/2014, ma mère essaye de me montrer combien de personnes peuvent voir une photo une fois qu’elle est sur internet ».
Elle poste cette photo sur Facebook et demande à ses amis de la partager et la liker. En 48h, la photo récolte plusieurs millions de like et est partagée plusieurs milliers de fois. L’image est également récupérée par 4chan (un forum non modéré qui a créé sa propre sous culture web) qui la détourne et en fait un mème. Les anonymes de 4chan retournent la situation en donnant des leçons à la mère. La pancarte de la photo affichent des messages comme : « Peut-être que tu ne devrais pas utiliser ta fille pour te donner raison ». Les membres de ce forum sont même allé jusqu’à récupérer le numéro de téléphone et l’ancienne adresse de cette famille dont les nouveaux locataires se sont fait appelé des centaines de fois et fait livré des dizaines de pizzas.
Si les résultats de cette expérience ont un peu dépassé les espérances de cette mère de famille, au moins, la leçon a été apprise.
De nombreux sites internet ont tiré de cette affaire la conclusion qu’il ne fallait pas poster d’images sur internet. Pourtant, internet existe, c’est un outil incontournable aujourd’hui. Alors plutôt que de le considérer comme un démon, pourquoi ne pas essayer de le comprendre. Internet est un espace public. Mais à la différence de la rue en bas de chez vous ou de la place du marché de votre ville, c’est un espace public multiculturel dans lequel la notion de frontière est inexistante. Pourquoi essayer de s’en extraire ? Ce serait comme ne pas vouloir sortir de chez soi. Comme dans tout espace public, le point clé réside dans le fait d’assumer ce qu’on y fait.