Cet article fait partie du dossier de la semaine du 21.04.14 : Le chômage et l’image
Lundi 21 avril, nous découvrions l’idée des chômeurs renvoyée par les banques d’images.. Aujourd’hui, nous élargissons notre domaine de recherche aux projets web qui, dans leur grande majorité, cherchent à susciter l’entraide et la mobilisation face au chômage.
Sensibiliser : un diaporama sonore sur le chômage en Espagne
Les photojournalistes Gabriel Pecot, Olmo Calvo et Eva Filgueira ont réalisé ensemble un diaporama sonore racontant la vie de trois familles espagnoles faisant face au chômage. Que reste-t-il quand les pouvoirs politiques semblent impuissants ? La mobilisation sociale. « Je veux vivre normalement et non galérer ainsi jusqu’à la fin de mes jours », dit un des protagonistes. Ce court film de 7 mn s’intitule No job land.
No Job Land from Narratively on Vimeo.
Documenter : une agence de photographes s’intéresse à la précarité
L’agence de photographes Myop s’est intéressé à la précarité dans les zones rurales : Oubliés de nos campagnes. Le manque de travail, la fermeture d’usine, l’isolement et la solitude sont les grandes problématiques traitées par ce projet de grande ampleur sur la précarité. Lionel Charrier, Pierre Hybre, Olivier Jobard, Alain Keler et Ulrich Lebeuf sont allés à la rencontres d’hommes et de femmes qui leur racontent leur quotidien, leurs angoisses, leurs espoirs. Ce projet a été exposé au Point Ephémère à la fin de l’année 2013 avec pour objectif de faire prendre conscience de la situation de ces précaires invisibles, car loin de la capitale.
Photo : Lionel Charrier / MYOP / Secours Catholique
Photo : Pierre Hybre / MYOP / Secours Catholique
Écouter les portraits sonores des oubliés sur le site de Myop :
http://www.myop.fr/oubliesdenoscampagnes/content/sommaire.html
Agir : CV Street, le projet collaboratif artistique contre le chômage
Né grâce à une collecte de fonds et la volonté d’une association qui a décidé de lutter contre le chômage à Marseille. Le concept : « accompagner les demandeurs d’emploi par des actions artistiques, de prospection, d’entraide et de mise en réseau. »
Les actions de CV Street sont très diverses. Dans la ville de Marseille, des portraits photographiques de chômeurs s’affichent dans la rue comme des programmes politiques. L’objectif est de rendre les demandeurs d’emploi visibles, de leur donner confiance et de les mettre en relation avec des entreprises locales. Une exposition est tirée de ce projet. Des concerts gratuits sont organisés. Du démarchage est organisé à même la rue. Sur Internet, la campagne de crowdfunding a amené une belle lumière sur le projet. Des jeux comme le fameux 2048 sont des hymnes au cliché de l’anti-productivité. Et enfin, la chaîne vidéo TV CV Street, qui sera officiellement lancée en juin 2014, aura pour objectif de détruire les clichés sur le chômage par le biais de courts films, d’émission et de portraits.
Dans sa note d’intention, CV Street nous apprend l’origine du mot “chômage” : « Ce mot vient du latin populaire “caumare”, qui signifiait à l’époque : “se reposer pendant les grandes chaleurs” en s’appliquant tout aussi bien au bétail qu’aux personnes… Dans d’autres langues, ce mot “chômage” n’existe pas. “Unemployed” en anglais ou “Desempleo” en espagnol soulignent plus le fait d’être sans activité qu’au repos. » Avec ce projet de mise en valeur des talents et de destruction des clichés, CV Street entend donner un élan d’attitude positive autour de ce problème économique et social, et ce sans attendre ni l’action des politiques ni la fin de la crise.