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« Allons voir si les perspectives sont différentes ailleurs » : Valentine, 24 ans, 4 ans d’expérience dans la photo

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Valentine Umansky, galerie les Filles du Calvaire

Valentine Umansky travaille depuis un an à la galerie des Filles du Calvaire. À 24 ans, elle est déjà passée par les Rencontres d’Arles, la Julie Saul galerie, Photoquai, le réseau d’art contemporain Tram.

D’un regard aiguisé et exigeant, elle cumule les casquettes en étant à la fois passionnée de photographie et travailleuse acharnée, mais aussi militante dans les collectifs Jeudi Noir et Génération Précaire.
J’ai rencontré Valentine dans le Lyonnais, à la chaleur d’un feu de cheminée et à 48 heures du début de la nouvelle année. Pour information, Valentine rêve de faire le tour du monde.

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[pullquote type= »2″ align= »center »] »Cette année, j’ai vu des expositions d’assez piètre qualité » [/pullquote]

OAI13 : Qu’est-ce qui a été le plus marquant en 2013 en photo ?
Valentine Umansky : Cette année, j’ai vu des expositions d’assez piètre qualité. Je trouve qu’on a eu assez peu de surprises dans ce qui a été présenté. On a eu beaucoup de grands noms comme Sebastião Salgado (à la Maison européenne de la photographie), Raymond Depardon (au Grand Palais) ou Erwin Blumenfeld (au Jeu de Paume), mais peu ou pas de nouveautés.

OAI13 : C’est dû à quoi, à ton avis ?
V-U : Je ne sais pas, mais je pense qu’il faudrait qu’on aille voir un peu plus à l’étranger. Il faut multiplier les invitations à des commissaires étrangers, c’est vraiment par ce genre de regards qu’on renouvelle le nôtre. J’ai travaillé pendant un moment à la biennale de Photoquai, où des commissariats de photographes comme François Huguier, que je respecte beaucoup, apportent moins au milieu photographique que Frank Kalero, commissaire espagnol de l’édition 2013. Ce dernier, ayant forcément un regard différent sur les nouveautés en photographie et les attentes du public, m’a fait découvrir beaucoup de choses.

OAI13 : Pour toi, la nouveauté en photographie va arriver par l’échange international ?
V-U : J’espère qu’elle peut arriver par ça. Ça ne veut pas dire qu’elle ne peut pas émerger par des photographes français, mais je pense que la confrontation de regards et de cultures différentes est de toute façon positive.

[pullquote type= »2″ align= »center »] »Aujourd’hui, on s’épuise à voir les mêmes choses, les mêmes tendances » [/pullquote]

OAI13 : Pourquoi est-ce important de faire des collaborations internationales ?
V-U : C’est important parce que ça permet de se renouveler. Aujourd’hui, on s’épuise à voir les mêmes choses, les mêmes tendances, ce qui crée une sorte de lassitude qui, je pense, finit par toucher le grand public. Allons voir si les perspectives sont différentes ailleurs !

OAI13 : Est-ce que ça a été compliqué de t’insérer sur le marché du travail dans la photographie ?
V-U : Non, mais je pense être une exception. J’ai été très chanceuse. Le milieu photo est difficile à intégrer. Il fonctionne beaucoup dans l’entre soi et est hermétique à des milieux parallèles qui pourraient pourtant être proche, comme le cinéma.
Objectivement, je ne suis pas très représentative de la difficulté pour les jeunes d’entrer dans le milieu, mais je l’observe assez facilement. À moins de fermer les yeux, c’est assez évident.

[pullquote type= »2″ align= »center »] »Je me suis rapprochée de ce qu’est la photographie dans le sens où je permets à des projets d’exister » [/pullquote]

OAI13 : Comment as-tu évolué à travers tes différents postes ?
V-U : Au début, on m’a accordé un peu trop de confiance, peut-être à tort. On m’a fait confiance très vite parce que j’étais stagiaire et qu’actuellement, on est tellement débordé par ses propres tâches qu’on délègue beaucoup à des gens qui ont encore besoin d’apprendre. Quoi qu’il en soit, c’est tout de même quelque chose de valorisé puisque que ça permet de prendre son envol rapidement. J’ai pu tester un certains nombre de postes assez jeune. Par la suite, on m’a accordé un peu moins de confiance puisque l’on m’a donné des tâches plus limitées comme de l’administration ou de la gestion. Et là, en travaillant à la galerie les Filles du Calvaire, je me suis un peu éloignée du propos photographique, mais en même temps je me suis rapprochée de ce qu’est la photographie dans le sens où je permets à des projets d’exister.

[pullquote type= »2″ align= »center »] »J’ai découvert un monde qui interagit avec des interlocuteurs extrêmement variés » [/pullquote]

OAI13 : Alors, qu’est-ce qu’on apprend en galerie ?
V-U : Énormément de choses. J’ai découvert un monde qui interagit avec des interlocuteurs extrêmement variés : les tireurs, les encadreurs… On est en contact avec de vrais artisans qui ont une finesse de regard extraordinaire. Je découvre comment fonctionne la vente pour un jeune photographe et comment la galerie influe sur son niveau de vie. J’apprends aussi comment vit une galerie, et surtout une galerie qui a une dimension institutionnelle. En effet, nos expositions sont toujours commissariées, elles font vraiment caisses de résonance avec d’autres expositions. Elles s’inscrivent aussi dans des logiques de tournée, notamment en province.

OAI13 : Quelle est ta bonne résolution ?
V-U : Je veux développer des échanges à l’international. Je veux organiser plus de voyages pour un même projet, faire plus avec moins d’argent, faire collaborer des interlocuteurs différents sur un même projet. Grâce à ces échanges, je pourrais donner vie à des projet d’une grande ampleur et pas seulement de manière théorique, esthétique et artistique, mais aussi spatiale.

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Valentine Umansky, galerie les Filles du Calvaire

Valentine Umansky par Maxime de Bollivier

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