Régulièrement pour OAI13, Carine Dolek nous présente le travail d’une ou d’un photographe.
Réalisé dans des musées d’Histoire Naturelle, comme le British Museum, le Finnish Museum of Natural History ou le Kahaku National Museum of Nature and Science, La forma bruta met en scène la mise en scène de l’Histoire. Ou la désintègre, c’est au choix.
Narration socio-politique, l’histoire est le terrain privilégié des storytellers identitaires, comme nous le rappelle un certain candidat à la présidentielle et le « récit national » à enseigner à l’école, comme ça, hop (qui a dit propagande ?). C’est oublier que c’est un terrain aussi glissant que fertile. Pour citer Ricoeur (oui, on cite Ricoeur, oui), l’histoire est une recherche, une enquête (au sens étymologique grec d’istoria) qui a pour tâche de nommer ce qui a changé, ce qui est aboli, ce qui fut autre. (C’est le moment de relire La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli).
Martín Bollati, dans un chaudron brûlant façon pierre philosophale ou fission atomique, propose le parcours muséal aveuglant de la « science par traces », pour citer Marc Bloch, à la fois inaccessible et puissamment irradiante, qui brûlera les doigts des apprentis sorciers. « Que diront les livres d’histoire ? », demandait le colonel Landa dans le film de Tarantino, Inglourious Basterds.
Retrouvez le travail de Martín Bollati sur son site : www.martinbollati.com.ar